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Un autre ancien cadre poursuit SNC-Lavalin

Un autre ancien cadre poursuit SNC-Lavalin

Un troisième cadre de la société québécoise SNC-Lavalin conteste son congédiement. L'ancien président de la firme CANDU - propriété de SNC-Lavalin - poursuit la firme pour 3,69 millions de dollars.

Dans une poursuite déposée le 8 mars dernier à la Cour supérieure de Toronto, Kevin Wallace allègue avoir été congédié sans raison par la firme CANDU. Il allègue être victime des tentatives de SNC-Lavalin de redorer son blason à la suite des nombreux scandales de corruption qui ont ébranlé la société.

Victime d'un scandale au Bangladesh

M. Wallace est l'un des principaux acteurs impliqués dans un scandale au Bangladesh. SNC-Lavalin a tenté de décrocher un contrat d'ingénierie pour la construction d'un pont sur la rivière Padma.

Le projet, partiellement financé par la Banque mondiale, est d'une valeur de trois milliards de dollars américains.

Or, la Banque mondiale a elle-même sonné l'alarme dans ce dossier. Elle a révélé que des dirigeants de SNC-Lavalin, selon plusieurs sources concordantes, étaient impliqués dans un complot pour corrompre les autorités responsables du projet.

M. Wallace a été éclaboussé par ce scandale parce qu'il dirigeait un service de SNC-Lavalin qui soumissionnait sur des contrats de consultations pour des projets financés par la Banque mondiale.

M. Wallace soutient avoir rencontré les autorités du Bangladesh, en plus de faire l'objet d'enquêtes internes de SNC-Lavalin et d'une enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) pour laquelle les bureaux de la firme ont été perquisitionnés en 2011.

Les enquêtes ont conclu que M. Wallace n'était pas impliqué dans l'affaire de tentative de corruption. La GRC a porté des accusations criminelles en lien avec la Loi sur la corruption d'agents publics étrangers contre deux dirigeants de SNC-Lavalin en février 2012. Mais pas contre M. Wallace.

Congédiement surprise

Au moment où des accusations étaient portées contre deux de ses dirigeants, SNC-Lavalin accordait une promotion à M. Wallace. Ce dernier était promu à la direction de Candu et son salaire était augmenté. La poursuite allègue que cette situation témoigne de la conviction de la société pour l'innocence de M. Wallace dans l'affaire du Bangladesh.

Mais, coup de théâtre en décembre 2012. SNC-Lavalin congédie M. Wallace dans une telle précipitation qu'aucun communiqué n'est publié pour expliquer le geste et que la version française du site Internet de Candu continue d'afficher M. Wallace comme son président pendant deux jours.

Dans les jours précédents le congédiement de Kevin Wallace, des articles de journaux parus au Bangladesh ont révélé que les autorités demandaient que des accusations soient portées contre M. Wallace relativement à cette affaire.

Depuis d'autres informations ont été révélées au sujet des allégations de corruption auxquelles Kevin Wallace serait mêlé.

Selon une lettre envoyée par le comité d'experts de la Banque mondiale aux autorités anti-corruption bangladeshies en janvier 2013, et qui a été divulguée aux médias, il est écrit que, le 29 mai 2011, Kevin Wallace a assisté à une réunion avec un ministre responsable du projet et que des notes de cette rencontre prises par un employé de SNC-Lavalin contiennent des références à la répartition des pots-de-vin à être payés à différents agents du gouvernement.

Peu de temps après cette rencontre, la soumission de SNC-Lavalin est passée du second au premier rang dans l'évaluation du projet.

Deux autres poursuites similaires

C'est la troisième poursuite intentée par un ancien cadre de SNC-Lavalin, où il est allégué que la firme a congédié injustement son employé pour des actes de corruption dont il ne s'estime pas responsable.

Le 8 février dernier, Stéphane Roy, l'ancien vice-président finance de la division construction de SNC-Lavalin, dont le nom est lié à plusieurs actes de corruption pour lesquels la justice suisse et canadienne enquêtent présentement, a poursuivi SNC-LAVALIN pour un million de dollars, alléguant que tous ses agissements avaient été faits au vu et au su des dirigeants de la firme et que « la pratique courante était de faire tout le nécessaire incluant le paiement de « commissions » et autres bénéfices pour obtenir des contrats, incluant en Libye »

Plus tôt cette semaine, Joseph Salim, un autre cadre de SNC-Lavalin a contesté son congédiement survenu, selon ses allégations, en raison de sa dénonciation de commissions non conformes dans un projet de réfection d'un barrage en Angola.

Les allégations très détaillées de cette poursuite tendent à démontrer l'implication de dirigeants au plus haut niveau dans une tentative de camouflage de commissions pour obtenir le contrat. Joseph Salim réclame 1,25 million à l'entreprise.

D'après un compte rendu d'Anne Panasuk

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