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"The Golden Age", l'épopée initiatique de Woodkid

"The Golden Age", l'épopée initiatique de Woodkid

Réalisateur prisé de vidéo-clips, le Français Woodkid passe de l'autre côté du miroir avec "The Golden Age", une épopée initiatique où s'entrechoquent romantisme et expressionnisme, Tolkien et Bergman, électro et classique.

Ce premier album, "The Golden Age", est l'un de ceux les plus attendus du printemps -- et pas seulement en France.

Les deux premiers singles extraits du projet sur lequel Woodkid travaille depuis quatre ans, "Iron" et "Run Boy Run", se sont vendus à 300.000 exemplaires dans le monde.

Le clip de "Run Boy Run" a même été nommé aux derniers Grammy Awards.

Car Woodkid, Yoann Lemoine de son vrai nom, est loin d'être un inconnu sur la scène artistique internationale. Réalisateur de clips réputés, il a travaillé avec Moby, Katy Perry, Lana del Rey ou Rihanna.

Pianiste de formation classique, ce Lyonnais de 29 ans a commencé à composer "plutôt par manque de moyens" pour accompagner ses courts métrages, dit-il à l'AFP.

"J'ai mis sur la table différentes influences, des sons, des visuels, des paroles, des choses qui m'inspiraient de manière innée et je me suis rendu compte qu'une histoire était en train de se former", raconte-t-il.

Ainsi est né Woodkid.

"C'est l'histoire d'un être -- on ne sait pas vraiment si c'est un enfant, un adolescent, un adulte --, qui passe de l'état de bois à l'état de marbre, une vision symbolique, poétique de la transformation de l'être humain", explique-t-il.

"Cet album parle du moment où on passe la porte de ses parents, celui où il faut créer son propre personnage", ajoute ce passionné d'"heroic fantasy" et de jeux de rôle.

Pour ce projet ambitieux, Woodkid a conçu un album, mais aussi des vidéos et un livre, comme autant de clés. De grandes clés noires symboles de Woodkid et tatouées sur les avant-bras du musicien à l'allure timide, casquette vissée sur son crâne chauve, barbe fournie et lunettes en écaille.

La musique, épique et romantique, pourrait être celle d'une super-production hollywoodienne, réminiscence d'une enfance passée à "écouter beaucoup de bandes-originales de films en imaginant (ses) propres images".

Pour habiller sa voix étrangement forte et fragile, Woodkid a fait appel à l'Orchestre national de France, à l'Opéra de Paris et à des musiciens électro, The Shoes et SebastiAn, pour "confronter bois et marbre, organique et digital, passé et futur, classique et avant-garde".

Magnifiquement tournés en noir et blanc, les clips (un troisième "I love you" a été mis en ligne récemment) évoquent "Metropolis", "Le Ruban Blanc", Michel Gondry, Guy Maddin, l'univers de la mode, l'architecture mormone et soviétique...

Les fragments les plus personnels de l'histoire -- l'homosexualité, l'exil, la guerre... -- sont rassemblés dans le livre disponible avec l'édition limitée de l'album.

Pour écrire ce conte avec sa cousine Katarzyna Jerzak, professeur de littérature comparée à Princeton, Woodkid est parti sur les traces de sa famille, des Polonais ayant "renié leurs racines juives après la guerre".

"Avec ce projet, j'ai quasiment fait une archéologie psychanalytique, je suis arrivé à répondre à certaines questions", confie le musicien.

Woodkid s'est récemment installé à New York dans le but de se lancer dans le cinéma. Mais son premier film ne sera pas "The Golden Age", assure-t-il.

"Si demain, je devais essayer d'en faire un film, j'aurais tendance à donner un peu trop de réponses, explique-t-il.

"Aujourd'hui, des fans remontent les clips, essayent d'en comprendre l'ordre, de faire le lien avec ce que je dis sur les réseaux sociaux ou en interview. Finalement, tout le monde a une interprétation différente, c'est ça qui m'intéresse", dit-il.

ber/pjl/jmg

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