Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Des juristes dénoncent une « crise humanitaire » à Guantanamo

Des juristes dénoncent une « crise humanitaire » à Guantanamo

Un groupe de juristes a dénoncé, devant la Commission interaméricaine des droits de l'homme, les conditions de détention à la prison de Guantanamo où les détenus poursuivent une grève de la faim.

Dénonçant ce qu'il qualifie de « crise humanitaire » dans cette prison aménagée sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, l'avocat Omar Farah, du Centre pour les droits constitutionnels (CCR), a exhorté Washington à fermer ce centre de détention controversé.

Selon le Le Monde.fr, environ 130 des 166 hommes toujours détenus à Guantanamo, selon des estimations, ont déclenché une grève de la faim il y a un mois après qu'on leur ait confisqué leurs effets personnels, dont le Coran, le livre saint de l'islam.

Déplorant la gravité de la situation qui prévaut à l'intérieur des murs de la prison de Guantanamo, le collectif d'avocats a une fois de plus réclamé la fermeture de la prison et la libération des détenus contre qui ne pèse aucune charge.

« Nos clients pourraient bien mourir à Guantanamo, non pas parce que les États-Unis ne sont pas capables de les transférer, mais parce que le gouvernement n'a pas la volonté de le faire », a déclaré Me Omar Farah qui parlait au nom d'une douzaine d'avocats qui représentent des prisonniers de Guantanamo.

Selon le juriste, l'administration du président Barak Obama se cherche des « excuses » pour ne pas honorer la promesse du président de fermer cette prison militaire. Ce centre de détention spécial a été ouvert dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001 pour emprisonner et interroger des terroristes présumés et ce que Washington appelle des « combattants illégaux ».

Le gouvernement américain, de son côté, invoque la loi sur le budget militaire (NDAA), qui interdit le financement du transfert des détenus aux États-Unis ou à l'étranger.

Qui plus est, Washington a fermé en janvier dernier le bureau du département d'État qui oeuvrait depuis quatre ans à la fermeture de la prison de Guantanamo.

« Nous concédons que la NDAA a rendu la fermeture de Guantanamo plus compliquée, mais ce serait une grossière erreur de dire qu'elle a empêché les États-Unis de relâcher des prisonniers ou de fermer la prison », a plaidé Omar Farah l'avocat, devant la Commission interaméricaine des droits de l'homme. L'avocat représente entre autres les intérêts d'un détenu yéménite pour lequel il demande une libération.

Rappelons que beaucoup de prisonniers détenus depuis des années à Guantanamo n'ont jamais été jugés ou même accusés par un tribunal américain. Depuis l'ouverture de cette prison, il y a une douzaine d'années, au moins 9 détenus y sont morts. Plusieurs cas de tortures y ont aussi été rapportés.

Selon les juristes du Centre pour les droits constitutionnels (CCR), plus de la moitié des personnes détenues à Guantanamo seraient libérables sans élément à charge ou pourraient être transférées dans des prisons dans leur pays d'origine.

L'audition devant cette commission intervient alors que la majorité des détenus de la prison entament leur 5e semaine de grève de la faim pour protester contre « la détérioration de leurs conditions de détention, les provocations religieuses et la réalité écrasante de 11 ans de détention illimitée », précise l'avocat Omar Farah dans un communiqué.

La Commission interaméricaine des droits de l'homme à laquelle s'est adressé le groupe de juristes a le pouvoir de faire des recommandations au plus haut niveau des États d'Amérique du Nord et du Sud.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.