Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Deux prête-noms témoignent

Deux prête-noms témoignent

Un texte de François Messier

Deux employés de bureau de l'entrepreneur DJL ont confirmé à la commission Charbonneau mardi qu'ils avaient servi de prête-noms pour faire des contributions politiques à Union Montréal et à Vision Montréal.

Le commissionnaire Claude Duhaime fils a par exemple admis avoir versé 3100 $ à Union Montréal et 1000 $ à Vision Montréal entre 2002 et 2006. Sa conjointe a aussi versé 1500 $ à Union Montréal en 2005 et 2006.

Sa collègue Guylaine Dujmovic a pour sa part admis avoir donné 2120 $ à Vision Montréal et 3000 $ à Union Montréal entre 2001 et 2006. Elle a notamment donné 1000 $ à chacun des partis en 2005.

M. Duhaime soutient que c'est le contrôleur de DJL, Claude Fortier, qui lui a demandé de servir de prête-nom en 2006, en lui faisant valoir qu'il allait en retirer une déduction fiscale. L'homme, qui gagnait 25 000 $ par année, admet l'avoir fait pour cette seule raison.

Mme Dujmovic, qui gagne environ 35 000 $ par année, soutient que c'est Jacques Collin, directeur de DJL pour la région de Montréal, qui lui a demandé de contribuer à des partis politiques, en lui faisant miroiter lui aussi une déduction fiscale. Elle a aussi accepté pour cette seule raison.

Les deux témoins, qui admettent d'emblée n'avoir aucun intérêt pour la politique municipale, disent avoir été remboursés en argent comptant.

Mme Dujmovic a expliqué que Jacques Collin approuvait jusqu'en 2008 ou 2009 une liste de noms de personnes travaillant notamment à la Ville de Montréal et au ministère des Transports du Québec qui devaient recevoir des cadeaux pour le temps des fêtes.

M. Duhaime allait lui-même porter ces cadeaux, que ce soit aux bureaux de la direction des travaux publics de la Ville de Montréal, sur la rue Brennan, ou aux bureaux du MTQ, notamment sur le boulevard René-Lévesque, à Montréal.

Selon Mme Dujmovic, la liste en question comprenait de 50 à 80 noms. Selon elle, la moitié d'entre eux étaient destinés à des employés de la Ville ou du MTQ, l'autre, à des fournisseurs ou des sous-traitants de DJL.

Les témoins ont dit que DJL distribuait notamment des bouteilles de vin, des certificats pour un spa dans le coin de St-Sauveur, ou des sacs portant le logo de DJL contenant des trousses de sécurité pour automobile.

Tous deux ont affirmé que DJL avait cessé cette pratique vers 2008 ou 2009. Selon Mme Dujmovic, l'entreprise n'envoie plus que des cartes de voeux pendant le temps des fêtes.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.