Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Mariages forcés, prostitution : l'esclavage moderne au Canada

Mariages forcés, prostitution : l'esclavage moderne au Canada

À Toronto, environ 200 personnes ont participé samedi à la 3e conférence annuelle contre la traite des personnes. Cette année, l'événement mettait l'accent sur les cas d'esclavage moderne au pays où l'industrie du sexe est au banc des accusés.

Natasha Fuller ne veut pas être considérée comme une victime. Elle préfère être appelée survivante. Elle avait à peine 14 ans lorsqu'elle a quitté la maison pour devenir prostituée.

Pour elle, ça ne fait aucun doute : la vaste majorité des travailleuses du sexe sont ni plus ni moins des esclaves.

Elle en veut à ceux et celles qui veulent faciliter la prostitution en Ontario. La cour d'appel de l'Ontario a récemment invalidé des clauses de la loi fédérale sur le proxénétisme et les maisons closes. Selon la cour, ces clauses créent des conditions de travail dangereuses pour les prostituées.

L'industrie du sexe est certainement le secteur où l'utilisation du travail forcé est la plus courante, mais il est loin d'être le seul.

La 3e conférence annuelle contre la traite des personnes cible aussi d'autres pratiques qui impliquent souvent une certaine forme d'esclavage dit moderne au Canada.

Mariages forcés

Une recherche dont les résultats ont été rendus publics dans le cadre de la conférence, fait état de 219 mariages forcés répertoriés entre janvier 2010 et novembre 2013 au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique. Une situation peu connue qui affecte pourtant de nombreuses communautés au pays.

Le programme fédéral des travailleurs étrangers temporaires inquiète plusieurs intervenants de la conférence.

Shelley Gilbert dirige un organisme de lutte contre la traite des personnes dans le sud ouest-ontarien, le « Anti-Human Trafficking Action Group » à Windsor-Essex.

Selon elle, le programme fédéral actuel génère des abus, parce qu'il isole les employés et les soumets au bon vouloir d'un seul employeur.

Pour des raisons évidentes, il est difficile de chiffrer l'ampleur de la traite des personnes au Canada, mais les autorités mentionnent certains signes pour reconnaître les victimes. Par exemple si une personne ne parle ni anglais, ni français, et si elle est contrainte dans ses mouvements, il y a peut-être matière à se poser des questions.

La majorité des victimes de l'esclavage moderne au Canada se trouvent en Ontario. Mais c'est aussi dans cette province où on retrouve le plus grand nombre de poursuites contre les trafiquants d'être humain.

D'après le reportage d'Alex Boissonneault.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.