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Sondage: Les Canadiens se montrent plus sévères à l'égard des membres du Sénat

Les Canadiens se montrent plus sévères face au Sénat
PC

OTTAWA - Le sénateur Patrick Brazeau, qui fait face à des accusations criminelles, est désormais en congé forcé, une mesure qui lui a été imposée par ses pairs.

Le Sénat a adopté mardi une motion interdisant temporairement au sénateur de participer aux travaux de la Chambre haute, afin d'en préserver la «dignité et la réputation» et de «préserver la confiance du public envers le Parlement».

La motion a suivi le dépôt d'accusations de voies de fait simples et d'agression sexuelle, vendredi dernier.

Le salaire de M. Brazeau continuera à lui être versé pendant la durée de son congé forcé.

La motion adoptée mardi donne toutefois le pouvoir au comité de la régie interne de lui couper son accès aux ressources du Sénat, dont ses bureaux, son téléphone ou encore son compte de dépenses.

«Je suis heureux d'être de retour au travail», a déclaré M. Brazeau à son arrivée mardi au Sénat.

Son travail a été de courte durée. Moins d'une heure plus tard, il a voté contre la motion qui le visait en criant «non», alors que la grande majorité, sinon tous ses collègues, ont voté pour qu'elle soit adoptée. Calme, il avait écouté avec attention les discours de ses collègues sénateurs, puis, la lecture de la motion visant à le mettre en congé.

Après le vote, il a immédiatement quitté les lieux, cette fois sans dire un mot, alors qu'il était poursuivi jusqu'à sa voiture par les journalistes.

Le sénateur de 38 ans a été arrêté à Gatineau jeudi dernier. Il est en liberté sous caution et doit revenir devant le tribunal le 22 mars. Il a été aussitôt expulsé du caucus conservateur et siège désormais comme indépendant, son siège ayant été déplacé mardi au fond du Sénat, loin des conservateurs.

Deux sénateurs sont allés lui parler en Chambre mardi, l'un deux lui tapant le dos dans un geste de réconfort.

Son absence du Sénat s'appliquera jusqu'à la fin de ses démêlés avec la justice.

Le leader de l'opposition libérale en Chambre, le sénateur James Cowan, s'est dit surpris de la présence de M. Brazeau, mardi.

Il a ajouté qu'il trouvait très important de maintenir la réputation du Sénat et de tous ceux qui y travaillent.

Le sénateur conservateur Jean-Guy Dagenais a raté le vote mais ne voulait pas jeter la pierre trop rapidement à son collègue.

«Jusqu'à preuve du contraire, évidemment, M. Brazeau est accusé, mais n'est pas reconnu coupable», a-t-il dit.

Il se désole toutefois de l'impact que la situation peut avoir sur l'image de la Chambre haute.

«C'est dommage pour le Sénat. Ça peut être décevant, mais que voulez-vous», a-t-il lancé devant les portes de la Chambre.

M. Brazeau est aussi sous enquête pour les allocations de résidence secondaire qu'il a reçues. Il a été allégué que le sénateur a sa résidence principale suffisamment proche d'Ottawa pour ne pas avoir droit à l'indemnité de logement, qu'il aurait néanmoins empochée.

D'autres sénateurs sont aussi sous enquête pour les mêmes motifs, ce qui met à mal l'opinion qu'ont les Canadiens du Sénat.

Un sondage La Presse Canadienne-Harris Decima, dévoilé mardi, indique que 32 pour cent des répondants estiment que le Sénat devrait être aboli. En 2010, 27 pour cent des personnes interrogées affirmaient la même chose.

Pour environ le tiers de ceux qui ont participé à la dernière enquête, le temps est par ailleurs venu de faire du Sénat un organe élu.

Le sondage téléphonique a été mené auprès d'un échantillon d'un peu plus de 1000 personnes entre le 7 et le 10 février. Il a une marge d'erreur de 3,1 pour cent, 19 fois sur 20.

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