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La haute couture s'achève sur les derniers membres "invités" du calendrier

La haute couture s'achève sur les derniers membres "invités" du calendrier

Les défilés haute couture se sont achevés jeudi avec les propositions, à l'opposé les unes des autres, des derniers "membres invités" du calendrier officiel, un statut qui apporte aux griffes une visibilité plus grande et, espèrent-elles, accélèrera leur carrière.

"Le calendrier de la haute couture a pour vocation de mettre en avant de nouvelles marques", explique à l'AFP Didier Grumbach, président de la Fédération française de la couture et du prêt-à-porter des créateurs.

"Les salles sont pleines pour aller voir les défilés de Bouchra Jarrar ou Iris Van Herpen", se félicite-t-il alors qu'avant on pouvait dans certains cas "avoir quatre chats qui venaient".

Etre invité en haute couture peut aujourd'hui "donner un coup d'accélérateur à la carrière des créateurs" selon lui, car le nombre de clientes ne cesse d'augmenter depuis l'arrivée des Russes, Chinoises, Brésiliennes, etc., en plus des traditionnelles Européennes et Américaines.

"Il n'y en a jamais eu autant!", s'exclame même M. Grumbach.

Béatrice Mulder Lefranc, revenue dans le calendrier après s'être séparée récemment de son binôme Mario Ferrand, fait partie de ces créateurs qui flirtent "entre le prêt-à-porter de luxe et la couture", explique-t-elle.

Sa clientèle: "Des executive women qui ne veulent pas d'une robe de bal, qui préfèrent marquer leurs différences et ne pas être trop habillées", explique la créatrice à l'AFP. Pour elle aussi "la couture doit être accessible et pas seulement être de l'image".

Son plaisir? Les "matières nouvelles très techniques et innovantes qui changent la fabrication ou les finitions". Ainsi un néoprène de seconde génération souple comme un tissu, adoptant même le damassé ou l'imprimé.

La collection d'Hervé L. Leroux était visible directement dans son atelier sur invitation ou pour le public dans une des vitrines du magasin branché parisien Colette. Le résultat est le même, une couture 100% glamour, faite pour les soirées chic et les tapis rouges avec des robes longues décolletées tout en pleins et déliés, ici des drapés et tombées, plutôt monochromes: ivoire, chocolat, mauve, jaune acide ou noir.

Pas une broderie, pas une paillette ni un bout de dentelle à l'horizon, juste du jersey de soie pour un exercice de style qui a conquis l'actrice Sabine Azéma venue saluer le créateur.

Avec le Libanais Zuhair Murad, l'or est la vedette de la saison sur des robes destinées exclusivement aux tapis rouges et aux mariages. Brocards, jacquards, perles, sequins, rien n'échappe au métal jaune, pas même les plumes de coq.

Le créateur s'est dit "honoré d'être invité parmi les grands noms" de la couture. Après une petite dizaine d'années en "off", il espère que ce statut de membre invité "se traduira par plus de ventes", a-t-il expliqué à l'AFP, notamment en provenance d'Asie, région "du futur".

Rami al Ali est lui encore en "off". Ce Syrien présentait pour la troisième fois sa collection dans le très chic hôtel Meurice qui "incarne la Haute Couture". "Les gens qui viennent me voir le savent et cela me donne une certaine visibilité", raconte à l'AFP le créateur qui vient d'ouvrir un show-room à Los Angeles, cité du cinéma.

Pour une journée dans un salon comme celui-là, il faut débourser au moins 50.000 euros (location, mannequins, maquilleurs etc), selon une professionnelle. Une somme bien au-delà de ce que peuvent dépenser la plupart des jeunes marques en couture ou prêt-à-porter. Pour elles, le maire du 4e arrondissement Christophe Girard, ex-dirigeant de Saint Laurent et toujours conseiller de LVMH, met dorénavant à leur disposition une grande salle Napoléon III de l'Hôtel de ville, moyennant une somme plus modique, entre 1.500 et 3.000 euros.

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