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Royaume-Uni et euroscepticisme: Six décennies de conflits

Six décennies d'euroscepticisme
FILE - British Prime Minister Margaret Thatcher listens to the opening debates during the Conservative Party's conference at Blackpool in this file photo dated October 1983. Papers from 1981, released Saturday March 17, 2012, by the Margaret Thatcher archive at Cambridge University in England, reveal a thoughtful softer side to the British leader who earned her nickname
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FILE - British Prime Minister Margaret Thatcher listens to the opening debates during the Conservative Party's conference at Blackpool in this file photo dated October 1983. Papers from 1981, released Saturday March 17, 2012, by the Margaret Thatcher archive at Cambridge University in England, reveal a thoughtful softer side to the British leader who earned her nickname

ROYAUME-UNI - Depuis son adhésion tardive à la Communauté européenne (1975) à l'annonce d'un référendum sur l'appartenance à l'UE, la Grande-Bretagne traine la réputation d'une eurosceptique convaincue. Entre son refus d'adhérer à la monnaie unique et ses réserves récurrentes sur les décisions prises à Bruxelles, Londres s'affiche -aux yeux des continentaux- comme le mauvais élève insulaire.

Mais outre-Manche la réflexion est différente. Au risque de surprendre leurs voisins, les Anglais ne se considèrent pas comme des eurosceptiques en tant que tels. Dans le vocable britannique, ce terme s'applique davantage à la querelle du parti conservateur au début des années 1990, dont une frange de la formation politique s'était opposée à la ratification du traité de Maastricht (voir vidéo ci-dessous).

Ainsi, l'euroscepticisme n'est utilisé que pour différencier cette minorité politique, plutôt que pour définir la manière dont Londres se positionne face à ses partenaires européens. Toutefois, les prises de positions virulentes sur le thème européen ont contribué à donner cette réputation au royaume tout entier.

Ce qui a fait reculer Londres

  • Le traité de Maastricht (1992)
  • L'adhésion à l'euro (2001)
  • La crise de la dette (2011)
  • L'union bancaire et fiscale (2012)

Regardez le débat qui a eu lieu lors du processus européen d'adhésion à l'euro.

L'intégration à l'Europe est un peu le serpent de mer de la Grande-Bretagne, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. D'abord pro-européen sous l'impulsion de Winston Churchill, le parti conservateur a lentement glissé vers l'euroscepticisme avec l'arrivée de Margaret Thatcher au 10, Downing Street en 1979.

Les travaillistes ont pour leur part effectué le chemin inverse. Initialement anti-Bruxelles au cours des années 1970-1980, il s'est ensuite ouvert au rapprochement de ses voisins, notamment grâce à la politique pro-européenne de Tony Blair (1997-2007). Son leader actuel, Ed Miliband, a pour sa part déclaré dès mardi soir que "dans son discours, David Cameron se présente comme un Premier ministre faible, à la remorque de son parti et non pas guidé par l'intérêt économique national."

Pour la population, la frilosité de l'Europe se cristallise davantage dans la crainte que le fédéralisme de l'Union n'empiète sur les pouvoirs du Parlement national. Qu'une autorité supranationale érode la souveraineté britannique. C'était déjà le cas en 1967, six ans avant l'entrée de Royaume-Uni dans la CEE.

"I want my money back"

Londres tire depuis quarante ans des avantages économiques importants de son adhésion à l'UE grâce au marché unique. Il faut rappeler qu'environ la moitié des exportations britanniques vont vers le reste de l'Union. Le Royaume-Uni reçoit aussi de nombreux investissements, notamment des constructeurs automobiles, et enfin les services financiers tirent des bénéfices de leur accès simplifié au marché européen.

Pourtant, dans l’esprit du célèbre "I want my money back" (Je veux récupérer mon argent) de Margaret Thatcher, qui obtint, dans les années 1980, un rabais à la contribution de son pays au budget européen, le camp des eurosceptiques est plus enclin à dénoncer le coût de l’UE et sa réglementation. Regardez la charge de la Dame de Fer, en 1990, contre l'idée d'Europe fédérale.

Du côté de la France:

(diaporama réalisé par nos confrères du HuffPost français)

Du côté de l'Angleterre:

(diaporama réalisé par nos confrères du HuffPost anglais)

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