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Phoenix Sinclair : un signalement de mars 2005 sous la loupe de l'enquête publique au Manitoba

Phoenix Sinclair : un signalement de mars 2005 sous la loupe de l'enquête publique au Manitoba

Devant la commission d'enquête chargée d'élucider la mort d'une pupille de l'État à l'été 2005, une ex-employée des services sociaux manitobains a détaillé lundi les raisons pour lesquelles elle n'a pas recommandé d'intervention immédiate après avoir reçu un signalement pourtant troublant au sujet de l'enfant quelques mois plus tôt.

Les derniers contacts qu'ont eus les Services à l'enfant et à la famille du Manitoba (CFS) avec la famille de la petite Phoenix Sinclair avant qu'elle ne soit tuée en juin sont scrutés par l'enquête publique sur sa mort, cette semaine à Winnipeg.

Lundi, la commission a tout d'abord entendu Jacki Davidson, qui travaillait pour l'agence des CFS de Winnipeg, au centre de réception des appels effectués en dehors des heures normales de travail.

Aujourd'hui retraitée, Mme Davidson a reçu en mars 2005 un signalement de la part d'une source dont l'identité est protégée par la commission d'enquête. Cette personne, uniquement désignée en tant que « source numéro 7 », a raconté durant son témoignage jeudi dernier les détails sordides de son signalement, dans lequel elle indiquait que la fillette était la victime de terribles sévices physiques et sexuels.

La source 7 était le parent d'accueil d'un ami de Samantha Kematch, mère de Phoenix. Ce témoin était aussi travailleur social.

Les signalements devaient être faits de source première

Mme Davidson a expliqué lundi qu'elle était réticente à considérer sérieusement le signalement, car il s'agissait d'informations reçues de la « source 6 », qui avait été placée en famille d'accueil chez la source 7 à l'époque.

La source 6 a témoigné la semaine dernière pour dire qu'elle souhaitait dénoncer la manière dont Mme Kematch traitait sa fille et croyait que le signalement bénéficierait de la crédibilité de son parent d'accueil, employé par les services sociaux.

Mme Davidson a indiqué devant la commission qu'elle a essayé d'expliquer à son interlocuteur qu'elle devait entendre les informations de la bouche de la source principale.

Il n'était pas rare de recevoir des appels anonymes, selon elle. La source 7 lui a rapporté que Mme Kematch avait enfermé sa fille dans sa chambre et verrouillé la porte, un comportement courant qui ne méritait pas une intervention d'urgence selon Mme Davidson.

Celle-ci n'avait toutefois pas compris que la mère enfermait sa fille et quittait l'appartement. Elle a recommandé qu'un travailleur social se rende au domicile de la famille dans les 24 heures.

Tentative pour voir Phoenix avant son départ

Ce travailleur social, Richard Buckowski, a affirmé durant son témoignage lundi après-midi s'être rendu deux fois à l'immeuble de la rue McGee, sans pouvoir y entrer. Il a ensuite transféré le dossier pour un suivi, mais le dossier a été rejeté.

Plus tard la même année, la mère et le beau-père de Phoenix Sinclair ont quitté Winnipeg et sont allés vivre dans la réserve de Fisher River, à 150 km de là. À l'été, la fillette est morte à l'âge de cinq ans. Son corps a été retrouvé en mars 2006. Sa mère et son beau-père ont été condamnés à la prison à vie en 2008 pour son meurtre prémédité.

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