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Inde : le petit ami de l'étudiante violée témoigne pour la première fois

Inde : le petit ami de l'étudiante violée témoigne pour la première fois

Deux semaines après le viol d'une étudiante en Inde, son petit ami, blessé lui aussi, a témoigné de la cruauté de l'agression.

La jeune fille de 23 ans a été victime d'un viol collectif dans un autobus en présence de son copain, qui a été battu par les agresseurs.

Elle est morte samedi à Singapour, où elle avait été transférée, souffrant d'importantes lésions à l'intestin et au cerveau.

Le couple revenait du cinéma, où ils avaient vu L'histoire de Pi. N'ayant pas pu prendre un rickshaw, ils se sont rabattus sur un autobus, qui s'est avéré fatal.

Le véhicule habituellement destiné au transport scolaire était occupé par un groupe d'hommes qui avaient pris le bus pour « une virée nocturne » dans la capitale.

Le supplice

Une fois dans l'autobus, le groupe d'hommes, dont le chauffeur, a neutralisé le garçon pour ensuite violer à plusieurs reprises la fille. Elle a même été agressée sexuellement à l'aide d'une barre de fer rouillée. Par la suite, elle et son compagnon ont été jetés nus hors de l'autobus.

Le chauffeur a commencé à faire des remarques obscènes et ses compagnons se sont joints à lui pour railler le couple. Le petit ami de la victime a raconté avoir ensuite demandé au chauffeur d'arrêter l'autobus, mais ses complices avaient verrouillé les deux portes.

« Ils m'ont battu avec un court bâton et ont traîné mon amie jusqu'à un siège près de la cabine du chauffeur ».

Par la suite, « le chauffeur et les autres hommes ont violé mon amie et l'ont battue de la pire façon sur les parties les plus intimes de son corps ».

« J'ai essayé de lutter contre les hommes, mais après je les ai suppliés encore et encore de la laisser », a déclaré le jeune homme.

Indifférence et négligence

Souffrant d'une fracture à la jambe, le jeune homme a raconté que personne n'est venu leur porter secours quand ils se sont retrouvés dans la rue après une heure de supplice.

Le témoin a critiqué le travail de la police et des médecins à l'hôpital public. Selon lui, la police n'a pas bien pris en compte ses propres blessures ni son traumatisme psychologique.

« J'ai été traité comme un objet par la police [...]. Ils voulaient résoudre l'affaire avant même qu'on me donne le bon traitement. Personne n'a été témoin du traumatisme que j'ai subi », a-t-il dénoncé.

« Je ne suis pas médecin, mais je peux dire qu'il y a eu beaucoup de retard. Elle et moi n'avons pas été soignés à temps », a-t-il affirmé.

Avant d'être transférée à Singapour, la victime avait subi trois opérations et avait eu un arrêt cardiaque en Inde.

Deux médecins d'un hôpital privé indien réputé, qui faisaient partie de l'équipe qui a surveillé l'évolution de l'état de la jeune femme avant son départ pour Singapour, ont nié que l'hôpital public ait manqué à ses obligations.

Le viol de l'étudiante avait provoqué de violentes manifestations dans tout le pays pour dénoncer la violence contre les femmes.

Six personnes, dont un mineur se présentant comme ayant 17 ans, ont été arrêtées peu après l'agression.

Cinq suspects, âgés de 19 à 35 ans et qui encourent la peine de mort s'ils sont jugés coupables par la justice, ont été formellement inculpés jeudi d'enlèvement, de viol et de meurtre.

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