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Pipeline Northern Gateway : sujet de discorde en 2012... et ce n'est pas fini

Pipeline Northern Gateway : sujet de discorde en 2012... et ce n'est pas fini

Le projet Northern Gateway continuera vraisemblablement en 2013 à faire face à une vive opposition de Premières Nations qui ne veulent pas du pipeline sur les terres de la Colombie-Britannique qu'ils revendiquent.

Gerald Amos, membre de la Première Nation Haisla et ancien chef, compte parmi ces opposants. Pendant son entrevue avec la Presse Canadienne, il prend sa petite fille de trois ans dans ses bras. Tandis qu'il continue à répondre aux questions, il lui donne des bleuets.

Cette scène aide à illustrer pourquoi Gerald Amos n'a pas besoin de mots pour expliquer son opposition au projet d'oléoduc Northern Gateway : il est de son devoir, affirme-t-il, de protéger ce territoire pour sa petite-fille et pour les prochaines générations.

L'oléoduc Northern Gateway doit permettre de transporter du pétrole des sables bitumineux albertains à un port situé en territoire Haisla.

« Certaines personnes sont très pauvres. Elles n'ont que de l'argent », souffle M. Amos.

Le port de Kitimat, terminal maritime envisagé pour ce projet pétrolier, est visible au loin. Quelques voiliers voguent non loin de là.

Le projet Northern Gateway, défendu par l'entreprise Enbridge, n'est cependant qu'un seul projet. Si Northern Gateway est rejeté, d'autres seront présentés.

« Il s'agit d'un projet hautement stratégique pour le Canada, l'un des pays du G8 qui dépendent le plus du commerce, et le pétrole est notre plus important produit d'exportation », affirme John Carruthers, président d'Enbridge Northern Gateway Pipelines.

La demande américaine est en décroissance, et la production augmente, ajoute-t-il.

« Il est très important que le Canada ait accès au marché littoral du Pacifique, ce qui doublerait la taille de notre marché. »

Les côtes de la Colombie-Britannique sont à environ 8000 kilomètres du marché énergétique chinois.

L'accès à ce marché pourrait entraîner une croissance de 270 milliards $ sur 30 ans du PIB canadien, en plus de revenus fiscaux de 2,6 milliards $ pour les différents paliers de gouvernement.

Si ce projet reçoit le feu vert à la suite d'une évaluation qui se poursuivra l'an prochain, environ 3,5 millions de barils de pétrole devraient être produits sur une base quotidienne dans les sables bitumineux albertains, d'ici 2020.

Pas que Northern Gateway

Le pétrole est là : le Canada se classe en deuxième position, derrière l'Arabie Saoudite, en ce qui a trait aux réserves pétrolières confirmées, avec environ 175 milliards de barils pouvant être extraits.

Quatre-vingt-dix-neuf pour cent de ces réserves se situent dans les sables bitumineux albertains.

La production a toutefois dépassé les capacités de transport par oléoduc, et les producteurs canadiens perdent environ 30 $ par baril parce qu'ils ne peuvent que vendre aux raffineries dans le Midwest américain.

La force de l'argument économique pour bâtir un oléoduc afin de s'ouvrir au marché asiatique est donc bien réelle.

Mais selon Nathan Lemphers, de l'Institut Pembina, un groupe de réflexion sur les politiques de développement durable, d'autres facteurs en jeu dans le cadre du débat sur Northern Gateway vont toutefois continuer à avoir un impact.

« En ce moment, je ne peux pas dire que (cet oléoduc) est inévitable. Plusieurs personnes croyaient que cela serait inévitable il y a cinq ans, mais nous constatons une forte opposition de la part de Britanno-Colombiens et de Canadiens inquiets à propos de ces projets et du trafic des pétroliers. »

Plusieurs options ont été considérées, certaines étant plus viables que d'autres. Des oléoducs vers le nord, le sud, l'est et l'ouest ont été suggérés.

Si le projet Keystone XL, suspendu du côté des États-Unis, a des chances de recevoir un feu vert après un ajustement de son tracé pour éviter un aquifère en Oklahoma, les projets d'un oléoduc vers le nord sont, au minimum, très complexes.

Enfin, un projet de tracé vers les rafineries de l'Est canadien, avancé par Enbridge, rencontre également de l'opposition d'environnementalistes.

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