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Démission de Mario Monti: Sans surprise, le chef du gouvernement italien se retire

Italie: Mario Monti a présenté sa démission
AFP

ITALIE - La démission de Mario Monti n'était pas une surprise. Le chef du gouvernement italien a quitté son poste vendredi 21 décembre comme prévu, juste après l'adoption définitive du budget 2013, mais le suspense sur une candidature du "Professeur" aux prochaines législatives (probablement 24 et 25 février) risque de durer jusqu'à dimanche.

Une heure avant, dans son dernier discours de Premier ministre, Mario Monti, avec sa sobriété habituelle, a qualifié ses treize mois au pouvoir de "difficiles mais fascinants". Il est toutefois resté silencieux sur ses intentions.

Il faudra sans doute attendre la conférence de presse de fin d'année de Mario Monti, programmée dimanche 23 décembre à 10h, pour en savoir plus sur l'avenir de l'ex-commissaire européen nommé en novembre 2011 pour remplacer Silvio Berlusconi, emporté par les scandales et la tempête sur la zone euro.

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Monti à la tête d'une coalition centriste ?

Ces derniers jours, les médias donnaient pour certaine la "descente" du "Professeur" dans l'arène politique, pour soutenir une coalition entre les anciens démocrates-chrétiens, les milieux catholiques et les cercles d'affaires laïcs proches du patron de Ferrari, Luca di Montezemolo.

Les commentateurs ont qualifié son discours de jeudi dans une usine Fiat à Melfi (sud) de "pré-électoral": Mario Monti, entré sous les applaudissements des ouvriers, a appelé à "ne pas gâcher les sacrifices accomplis" en 13 mois de mandat et à approfondir les réformes, estimant que l'Italie n'en était qu'"au début". L'image était très symbolique avec Mario Monti sur un podium encerclé d'ouvriers souriants, évoquant Barack Obama en campagne dans les usines automobiles de Detroit.

Louant le "langage de vérité" de Mario Monti, Stefano Folli, éditorialiste du quotidien Sole 24 Ore, lui a conseillé de "s'engager à la première personne" s'il veut faire passer la nébuleuse centriste de 12% actuellement à 20% et battre le PDL (Peuple de la Liberté) de Berlusconi. Le pari n'est toutefois pas gagné d'avance car sa popularité est en berne sous l'effet de la récession très forte qui frappe l'Italie, de l'alourdissement de la fiscalité et de la "politisation" de son image.

Ou plutôt une feuille de route pour son successeur ?

Selon l'édition Internet du journal La Stampa, Mario Monti aurait renoncé à entrer en lice aux législatives. "La nouveauté c'est qu'il n'a pas l'intention d'être candidat au Palais Chigi au nom des centristes ni même de leur donner son aval."

Il se contenterait, selon La Stampa, de proposer aux forces politiques "une sorte de mémorandum Monti sur les choses faites et à faire". "Le risque est trop grand, selon la Stampa, qu'il arrive deuxième ou troisième aux élections", alors que ce technocrate est habitué à gagner. Etre candidat signifierait en effet devenir le rival direct de Pier Luigi Bersani, le chef de file de la gauche, donné favori par les sondages avec 30 à 35%, mais aussi du redoutable Silvio Berlusconi.

Une seule chose est certaine : Mario Monti ne sera pas le candidat d'un centre droit qui engloberait le PDL du Cavaliere. La rupture est d'ailleurs consommée entre les deux hommes. Vendredi, le Cavaliere, qui occupe l'espace médiatique pour faire remonter son PDL tombé à 15%-20% dans les sondages, a vertement critiqué son successeur, fustigeant un gouvernement de techniciens "couchés aux pieds de l'Union européenne allemande".

Les Européens croisent le doigts

Sur la scène européenne, Mario Monti est vu comme l'artisan de l'assainissement durable de l'économie italienne, la troisième de la zone euro. "Les Italiens ne doivent pas céder à l'illusion qu'il existe des solutions miracle. [...] Il n'y a pas d'alternative à la correction des finances publiques et à l'amélioration de réformes qui améliorent la compétitivité", avait averti José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, lors de l'annonce choc de Mario Monti, au tout début du mois de décembre.

Le chef du Mécanisme européen de stabilité (MES) s'en était également inquiété. "L'Italie a engagé des réformes importantes durant l'année écoulée. Les marchés ont réagi positivement jusqu'ici, toutefois il ont réagi avec inquiétude aux événements de la semaine dernière", avait déclaré Klaus Regling au Süddeutsche Zeitung. Le ministre des Afffaires étrangères Laurent Fabius, avait par ailleurs salué le gouvernement Monti, "qui a redonné à l'Italie [...] son rayonnement et son honneur."

Silvio Berlusconi

Le paysage politique italien

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