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Arrestation du surveillant de chantier François Thériault

Un témoin de la Commission Charbonneau arrêté pour parjure
PC

Le surveillant de chantier de la Ville de Montréal, François Thériault, qui a témoigné devant la commission Charbonneau en novembre, a été arrêté ce matin à Laval par les agents de la Sûreté du Québec.

Une enquête de Radio-Canada a a démontré qu'en 2007, François Thériault a obtenu un rabais de 30 000 $ sur le prix d'une maison neuve construite sur des terrains vendus par une entreprise de Paolo Catania, Catcan, à un petit entrepreneur de Laval qui a construit la maison de M. Thériault.

Il est accusé d'avoir fait une fausse déclaration devant la commission puisqu'il n'a pas parlé de cet avantage perçu. Il est aussi accusé d'avoir entravé le travail des enquêteurs de la commission. C'est le premier témoin à la commission accusé au criminel pour avoir fait une fausse déclaration.

Pendant la même période, l'entreprise Catcan a obtenu un contrat d'égouts de plus de 5 millions de dollars sur le chemin Queen Mary, à Montréal. C'était par ailleurs François Thériault qui était responsable de la surveillance de ce chantier.

François Thériault a témoigné devant la commission Charbonneau en novembre dernier. Il a admis avoir déjà accepté des bouteilles de vin et des billets de hockey de la part d'entrepreneurs en construction, mais rien de plus.

Son nom avait cependant été évoqué plus tôt à la commission par l'ex-entrepreneur et propriétaire d'Infrabec, Lino Zambito, ainsi que par l'ingénieur et ex-employé de la Ville de Montréal, Luc Leclerc. Ils ont tous deux déclaré, lors de leur témoignage respectif devant la juge Charbonneau, que M.Thériault était impliqué dans un système de faux extra touchant certains chantiers de travaux publics à Montréal.

François Thériault a été suspendu de ses fonctions en octobre dernier par la Ville de Montréal, après les révélations de Lino Zambito.

Lors de son témoignage devant la commission Charbonneau, Luc Leclerc avait admis qu'il pouvait favoriser des entrepreneurs en construction grâce à la complicité tacite d'employés de la Ville, notamment, de M Thériault.

En s'entendant avec les ingénieurs des entrepreneurs, avait dit M. Leclerc, les surveillants de chantiers Françcois Thériault et Michel Paquette lui permettaient de faire accepter plus facilement de faux extras. Leur collaboration, continuait-il, rendait en outre le stratagème « difficile à détecter ».

« On était de la pâte à modeler pour les entrepreneurs qui voulaient nous corrompre. » -- Luc leclerc

M. Leclerc avait admis devant la commission avoir reçu au moins 500 000 dollars en pots-de-vin graçe au pourcentage qu'il touchait sur les faux extras facturés par les entrepreneurs.

Son collègue, l'ingénieur Gilles Surprenant, avait pour sa part dit à la commission que M. Leclerc lui avait dit que M. Thériault touchait des extras sur ses contrats.

Lors de son témoignage devant la commission, le 1er octobre, Lino Zambito avait dit pour sa part que Michel Paquette et François Thériault collaboraient dans le stratagème des extras bidons réclamés par des entrepreneurs en construction.

François Thériault « fonctionnait dans le stratagème », a-t-il affirmé. « À son niveau, il était capable, sur le chantier, d'autoriser certains extras, parce que c'est lui qui gardait le journal quotidien des opérations ».

« C'était facile de s'organiser avec lui [F. Thériault] pour, oui c'est payable, non ce n'est pas payable. Puis, quand tu t'organisais avec lui, bien, c'était autorisé, et [...] la documentation était envoyée à l'ingénieur comme de quoi c'était payable. » -- Lino Zambito

Zambito a dit que François Thériault touchait un pot-de-vin équivalant à 15 % des faux extras touchés par l'entrepreneur.

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