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Le rapport de la commission Oppal intitulé «Abandonnées» fait 63 recommandations, selon les familles

Le rapport de la commission Oppal intitulé «Abandonnées» fait 63 recommandations, selon les familles

Les familles des femmes disparues ont accès sous embargo au rapport de la commission Oppal depuis 9 h (heure locale) lundi matin.

Des membres des familles ont glissé à des médias certains éléments du rapport.

Selon des informations du National Post, confirmées par un membre de famille, le rapport intitulé « Abandonnées » (Foresaken) fait 63 recommandations, dont celle d'établir une force policière régionale pour Metro Vancouver.

Le commissaire Oppal recommande qu'un comité d'experts indépendant soit nommé afin d'établir cette force policière et de la mettre en place.

Le rapport recommande également l'adoption de mesures pour prévenir la violence envers les femmes autochtones et les femmes en régions rurales , plus de responsabilité des forces policières envers les communautés qu'elles servent et de meilleurs politiques et pratiques dans les dossiers de personnes disparues.

Le rapport final de la commission Oppal sur les femmes disparues ne sera officiellement publié qu'à 13 h (heure du Pacifique) lundi.

Faire la lumière sur le dossier des femmes disparues

La commission avait entre autres pour mandat de se pencher sur le travail des policiers dans le cade des enquêtes sur les femmes portées disparues dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver (DTES).

La commission avait entre autres pour mandat de se pencher sur le travail des policiers dans le cade des enquêtes sur les femmes portées disparues dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver (DTES).

Bon nombre d'entre elles avaient été victimes du tueur en série Robert Pickton.

Lancée le 27 octobre 2010, la commission a entamé ses audiences formelles en octobre 2011.

Le commissaire Wally Oppal a tenu des audiences jusqu'en juin 2012.

Parmi les éléments qu'il a dû réviser pour rédiger son rapport, on compte plus de 80 témoignages, les résultats de cinq jours de forums publics, 11 rapports de la commission d'étude, et les recommandations faites par les familles des victimes.

Le travail était d'une telle ampleur que la date pour la remise du rapport, qui était à l'origine le 31 décembre 2011, a été révisée à plusieurs reprises.

Le commissaire Wally Oppal a finalement remis son dernier rapport au gouvernement le jeudi 22 novembre dernier.

Les conclusions du rapport et les recommandations du juge à la retraite Wally Oppal totalisent 1448 pages et sont présentées en cinq volumes.

Controverse avant même les premiers témoignages

La Commission a entamé ses audiences formelles en octobre 2011, mais avait fait l'objet de critiques plusieurs mois auparavant.

En juillet 2011, le refus du gouvernement provincial de financer les frais juridiques d'organismes représentant les prostituées et les Autochtones avait entraîné le boycottage de la Commission par un nombre important d'organismes.

Le gouvernement s'est aussi attiré aussi les foudres de groupes critiquant l'établissement d'une commission d'étude parallèle à la commission Oppal. Au moyen de neuf forums publics dans les communautés du nord de la province, la commission d'étude devait permettre à un plus grand nombre de groupes et de citoyens de faire des présentations orales ou écrites, sans entraîner de coûts trop importants.

Malgré l'annonce, en août 2011, de la nomination de deux avocats indépendants payés par la Commission pour représenter les citoyens du quartier DTES et les femmes autochtones, une centaine de personnes avaient manifesté à l'extérieur de l'emplacement de la commission, à son ouverture en octobre.

Révélations troublantes lors des audiences

À la commission d'enquête, les témoignages s'enchaînent au fil des semaines.

Des familles de femmes disparues racontent comment les enquêteurs les ont tout simplement ignorées lorsqu'elles ont signalé la disparition de leur proche.

Ensuite, l'ancien enquêteur de la police de Vancouver, Kim Rossmo, accuse ses supérieurs d'avoir ralenti la création d'une escouade spéciale. Selon lui, tout indiquait déjà qu'il y avait un tueur en série dans le Downtown Eastside.

Catherine Galliford, une ancienne agente de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui a allégué l'an dernier avoir été victime de harcèlement sexuel dans son milieu de travail, doit aussi témoigner.

En novembre, elle confie au réseau anglais de Radio-Canada que les enquêteurs de la GRC se souciaient plus de faire la fête que de faire avancer l'enquête.

Toutefois, le commissaire Oppal la retire de la liste des témoins en avril 2012, sans expliquer sa décision.

Un processus difficile

Au mois de mars dernier, l'avocate nommée par la province pour représenter les groupes autochtones cause la surprise lorsqu'elle annonce sa démission.

Selon elle, la commission Oppal met trop l'accent sur le rôle de la police et pas suffisamment sur les femmes autochtones victimes du tueur en série.

Sa démission force le commissaire Wally Oppal à suspendre les audiences pendant trois semaines.

Plus tard, les familles des victimes, les groupes autochtones et l'opposition néo-démocrate demandent à la province de retarder la date de fin de la commission, pour lui permettre d'entendre plus de témoignages. La province refuse d'accéder à la demande.

Les travaux de la Commission prennent fin en juin 2012.

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