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Maka Kotto se fait rappeler à l'ordre par le vice-premier ministre, François Gendron

Maka Kotto se fait rappeler à l'ordre
Presse canadienne

QUÉBEC - Le ministre Maka Kotto s'est fait rappeler à l'ordre par le vice-premier ministre, François Gendron, mercredi.

Doyen de l'Assemblée nationale, M. Gendron a rappelé à son collègue ministre de la Culture l'importance, pour les membres du cabinet, de bien gérer les fonds publics.

Ce camouflet public survient au lendemain de la diffusion d'une dépêche de La Presse Canadienne indiquant que M. Kotto avait convoqué à Montréal pendant toute une semaine ses 22 conseillers en poste dans les délégations du Québec à l'étranger, et ce, en période de compressions budgétaires et contre l'avis de ses fonctionnaires qui jugeaient la dépense superflue.

En point de presse, alors qu'il allait participer à la réunion hebdomadaire du conseil des ministres, M. Gendron a laissé entendre que lui-même n'aurait pas pris la même décision que son collègue de la Culture.

Placé dans la même situation, «je suis ce que je suis et j'aurais été très attentif au bon usage des fonds publics», a-t-il laissé tomber.

«Il faut faire attention au bon usage des fonds publics», a-t-il répété, en rappelant que c'était là une cause qu'il défendait «depuis 30 ans et plus».

La rencontre de Montréal a occasionné pas moins de 153 nuitées à l'hôtel, aux frais des contribuables, sans compter les billets d'avion, les repas et autres dépenses. Au total, la convocation aura coûté au bas mot 64 000 $.

Un des participants avait confié mardi que l'activité ne valait pas le déplacement, le ministre n'ayant rien de particulier à annoncer à cette occasion.

Le ministre Maka Kotto, qui avait refusé une entrevue la veille, a fait quelques brefs commentaires à son entrée au conseil des ministres, en justifiant sa décision par le fait que les conseillers culturels en poste à l'étranger «n'étaient pas venus au Québec depuis quatre ans».

Selon lui, il était important qu'ils soient «en contact avec la matière première de ce qui se fait ici», sur le plan artistique.

Les conseillers culturels sont chargés de faire la promotion de la culture québécoise à l'étranger.

M. Kotto a aussi soutenu qu'au total la visite des conseillers avait coûté 39 000 $ et non 64 000 $ comme le rapportait La Presse Canadienne.

Or la somme de 39 000 $ ne couvrait que la portion acquittée par son ministère. Il a choisi de passer sous silence le fait que le ministère des Relations internationales prenait en charge une partie des frais, dont le transport aérien, un ajout d'environ 25 000 $.

À propos des critiques jugées «méprisantes» formulées par un des conseillers culturels présents, il s'est demandé si d'aucuns cherchaient à lui nuire: «Est-ce que c'est ma tête qu'on cherche à avoir?»

Il a aussi affirmé qu'il était faux de prétendre, comme il était écrit dans le reportage, que les hauts fonctionnaires de son ministère s'étaient opposés à l'idée de tenir cette rencontre. Or, cette information a été confirmée par écrit par ses propres fonctionnaires.

En point de presse, le whip de l'opposition officielle, Laurent Lessard, s'est demandé pour sa part si le ministre Kotto avait mis «son jugement de côté» ou si c'était la première ministre Pauline Marois qui devait être pointée du doigt.

Du côté de la Coalition avenir Québec, la porte-parole en culture, la députée Nathalie Roy, croit elle aussi que le ministre Kotto a manqué de jugement, en s'adonnant à «un pur gaspillage de fonds publics».

Et tout cela «au moment même où le gouvernement péquiste préparait un budget dans lequel plusieurs secteurs culturels, entre autres les grands musées, sont vivement touchés par des compressions budgétaires», a-t-elle dénoncé.

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