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Le fédéral confirme l'achat de Nexen par le géant chinois CNOOC

Le fédéral confirme l'achat de Nexen par le géant chinois CNOOC
Radio-Canada.ca

Le gouvernement fédéral confirme l'achat de la firme canadienne d'hydrocarbures Nexen par le géant énergétique chinois CNOOC. Il s'agit d'une transaction de 15,1 milliards de dollars.

Ottawa approuve du même coup l'achat de la canadienne Progress Energy Resources par la société d'État malaisienne Petronas, qui avait d'abord été rejetée.

Le premier ministre Stephen Harper a pris la parole à Ottawa vendredi pour expliquer qu'à l'avenir, les sociétés d'État étrangères ne pourront plus faire l'acquisition d'entreprises reliées aux sables bitumineux, à moins de circonstances exceptionnelles.

« Les achats des actifs canadiens par des gouvernements étrangers à travers des sociétés d'État ne sont pas les mêmes que d'autres transactions. Le but réel peut aller bien au-delà des objectifs commerciaux des compagnies privées. À la lumière des tendances grandissantes et après les décisions prises aujourd'hui, le gouvernement du Canada pense que le contrôle sur les sables bitumineux par des gouvernements étrangers a atteint le point où plus de contrôle ne serait pas un bénéfice net pour le Canada », a déclaré Stephen Harper.

Le premier ministre a aussi expliqué pourquoi le gouvernement visait particulièrement les sables bitumineux. « Les sables bitumineux sont un cas particulier parce que la production des sables bitumineux est dominée par environ 15 pays. Le gouvernement est préoccupé par le fait que très rapidement, plusieurs transactions de contrôle à large échelle par des sociétés d'État étrangères pourraient rapidement transformer cette industrie et la faire devenir une », a-t-il lancé.

Par ailleurs, affirme M. Harper, les autres transactions effectuées par des sociétés d'État dans l'ensemble de l'économie canadienne seront examinées de près. Le degré de contrôle que la société d'État exercerait sur l'entreprise canadienne visée par l'acquisition, le degré de contrôle que la société d'État exercerait sur l'industrie dont l'entreprise canadienne fait partie et l'étendue du contrôle que l'État étranger exercerait sur la société d'État faisant l'acquisition de l'entreprise canadienne seront pris en compte.

Et alors même que le gouvernement haussera graduellement la limite d'investissements étrangers a être soumis à examen et approbation à 1 milliard de dollars, les sociétés d'État étrangères qui déposeront des offres verront cette limite toujours fixée à 330 millions.

Peu de détails sur les raisons

En ce qui a trait aux deux transactions qui ont été approuvées vendredi, peu de détails ont été donnés sur les raisons pour lesquelles ces décisions ont été prises.

Selon le ministre de l'Industrie, Christian Paradis, la société chinoise CNOOC et la malaisienne Petronas ont toutes deux pris des engagements considérables envers le Canada pour que leur offre d'achat soit acceptée, entre autres en ce qui a trait à la gouvernance, au respect des principes de libre marché, ainsi qu'à l'emploi et l'investissement de capitaux.

La transaction impliquant Nexen avait soulevé beaucoup d'opposition en Alberta et au sein même du caucus conservateur à Ottawa. Début octobre, le premier ministre Stephen Harper avait d'ailleurs affirmé que l'offre d'achat soulevait une série de questions difficiles en matière de politiques publiques pour son gouvernement.

Une « mauvaise blague », selon le NPD

Dans un communiqué, le Nouveau Parti démocratique se dit « profondément déçu » de la décision du gouvernement Harper.

Le porte-parole de l'opposition officielle en matière de ressources naturelles, Peter Julian, qualifie l'annonce des conservateurs de « mauvaise blague ». « D'un côté, les conservateurs avouent que, avec les nouvelles règles, cette transaction ne représente pas un avantage net pour les Canadiens, mais de l'autre, ils décident d'approuver », déclare M. Julian, qui rappelle que « dans le passé, ce genre de transaction s'est souvent traduit par des pertes d'emplois au pays ».

Le NPD souligne aussi que CNOOC a un « bilan peu glorieux » en matière de droits de la personne et de respect de l'environnement. « CNOOC se considère elle-même comme un instrument de la politique étrangère chinoise », écrit le parti.

« Depuis plusieurs années, nous demandons une définition claire du concept d'avantage net, une plus grande transparence dans le processus décisionnel et la tenue de consultations publiques. Les conservateurs promettaient depuis deux ans de réviser la loi. Encore une fois, on constate qu'ils n'ont pas tenu parole », affirme la porte-parole du NPD en matière d'industrie, Hélène LeBlanc.

Une décision attendue pour Nexen

L'annonce concernant Nexen a rendu les investisseurs nerveux. Après la fermeture des marchés à New York, l'action de Nexen bondissait de 12 %. Plus tôt, l'action de Nexen était en baisse de plus de 6 % à Toronto et à New York.

La proposition d'acquisition faisait l'objet depuis plusieurs mois d'un examen de la part du gouvernement, conformément à la loi actuelle sur Investissement Canada, qui devait prouver qu'elle est dans le meilleur intérêt des Canadiens.

Les actionnaires de Nexen avaient accepté l'offre d'achat de CNOOC à l'unanimité, le 20 septembre dernier.

En plus de l'accord du Canada, la fusion des deux entreprises nécessite l'accord des autorités de la concurrence de l'Union européenne, des États-Unis et de la Chine. La Commission européenne a également donné son accord vendredi.

Nexen, dont le siège social se trouve à Calgary, est active dans l'ouest du pays, dans le golfe du Mexique, en mer du Nord, en Afrique et au Moyen-Orient. Ses principales réserves se trouvent dans les sables bitumineux canadiens.

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