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Nouvelle loi 101 : une réforme qui ne fait pas l'unanimité

Nouvelle loi 101 : une réforme qui ne fait pas l'unanimité

Menace à la paix linguistique pour certains, un pas dans la bonne direction pour d'autres, le projet de nouvelle loi 101 ne fait pas l'unanimité.

Le chef de l'opposition officielle, Jean-Marc Fournier, met en doute les intentions du Parti québécois avec son projet de réforme. « Il n'y a rien de rassembleur du côté du Parti québécois lorsqu'ils parlent de la langue. Lorsqu'eux disent : "On va renforcer le français", c'est pour enlever des droits ailleurs. C'est toujours comme ça qu'on a vu ça. La langue, pour eux, c'est le moteur qui supporte le désir de séparation », croit M. Fournier.

Le porte-parole de l'opposition pour la Charte de la langue française, Marc Tanguay, affirme que les radicaux n'auront pas eu le dernier mot dans « tous les aspects » de l'élaboration de la réforme de la Charte de la langue française. Le PLQ s'inquiète néanmoins du nouveau pouvoir dévolu au ministre responsable de la loi dans le projet de réforme.

Marc Tanguay voit un premier « drapeau rouge » dans le projet de loi quant au pouvoir d'enquête attribué au ministre responsable de l'application de la Charte. Il considère que ce nouveau pouvoir confère un rôle de « police linguistique politique » au ministre.

« Quelles sont les intentions du parti quant à cette police politique? », demande le député, qui indique qu'il exigera des précisions sur cet aspect qu'il juge excessif.

Le Parti libéral se réjouit tout de même que le PQ soit « revenu à la raison » en n'étendant pas la portée de la loi aux cégeps, comme il l'avait pourtant promis en campagne électorale.

M. Tanguay s'inquiète néanmoins de l'imposition d'un examen de français aux étudiants qui fréquentent les cégeps anglophones pour obtenir leur diplôme collégial. Il craint que cette mesure ait surtout un impact négatif sur les nouveaux arrivants.

Quant aux dispositions concernant les entreprises employant entre 26 et 49 employés qui devront s'assurer que la langue de travail dans leurs locaux est le français, le PLQ pense que cela représente de nouvelles embûches bureaucratiques qui nuiront au développement économique et à la compétitivité des petites et moyennes entreprises.

Cette mesure de « coercition » n'est pas la meilleure, d'autant plus que selon les libéraux, la situation du français est stable au Québec, et qu'il faut absolument préserver la « paix linguistique » dans la province.

Le Parti libéral ne rejette pas pour autant l'idée de travailler en collaboration avec le gouvernement sur ce projet de loi. Mais il considère que beaucoup de travail reste à faire pour rendre le projet acceptable.

Du côté de la deuxième opposition, la Coalition avenir Québec voit d'un bon oeil le renforcement des pouvoirs de l'Office de la langue française, mais se montre moins favorable à l'aspect de la réforme qui veut que les petites et moyennes entreprises doivent répondre à certains critères de la Charte pour obtenir des contrats gouvernementaux.

Des appuis

La réforme va « dans la bonne direction », juge pour sa part la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, qui approuve les propositions quant au droit de travailler en français et celles « enrichissant » l'enseignement du français dans le cursus scolaire.

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec abonde dans le même sens dans un communiqué, ajoutant « qu'en ce qui a trait au problème de la bilinguisation de la fonction publique, le [syndicat] reconnaît que la situation d'un gouvernement minoritaire a empêché de prendre les mesures nécessaires pour donner le véritable coup de barre qui s'imposait ».

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