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La crise politique perdure en Égypte

La crise politique perdure en Égypte

La multiplication des déclarations de l'entourage du président égyptien Mohamed Morsi sur le caractère provisoire du décret constitutionnel accordant de larges prérogatives au président n'a satisfait ni l'opposition ni les juges.

Les partis d'opposition ont appelé à une manifestation mardi au Caire et les autres villes du pays sous le slogan : « dernier avertissement ».

Des partis appellent à se rassembler à l'emblématique place Tahrir au Caire, alors que d'autres se rendront manifester devant le palais présidentiel. Le Courant patriotique égyptien invite quant à lui ses partisans à manifester devant deux mosquées de la capitale.

Les jeunes du Front du salut national (FSN), une coalition d'opposition dont font partie le parti de la Constitution de Mohamed ElBaradei et le mouvement du Courant populaire de Hamdeen Sabbahi, arrivé troisième à l'élection présidentielle, ont prévu de marcher mardi sur le palais présidentiel.

Si M. Morsi maintient son décret, « nous verrons quelles mesures nous prendrons », a déclaré Tarek el-Khouly du mouvement du 6-Avril, membre du FSN, tout en n'écartant pas un appel à la désobéissance civile.

Et il n'y a pas que l'opposition qui s'en prend au président, les journaux critiquent aussi violemment la décision du président d'accélérer l'adoption de la Constitution, qu'ils rejettent.

Onze quotidiens ont publié lundi le même dessin en une, montrant un journal menotté dans une cellule, avec en légende : « Une Constitution qui supprime des droits et menotte la liberté. Non à la dictature ».

Ces 11 journaux ont d'ailleurs décidé de ne publier aucune édition mardi pour protester contre le manque de garanties pour la liberté de la presse dans le projet de Constitution.

Les juges se sont également joints à la fronde. Le Club des juges d'Égypte a annoncé que les magistrats, dont la plupart ont été nommés sous Hosni Moubarak, ne superviseraient pas le référendum.

« Tous les juges d'Égypte se sont accordés pour ne pas superviser un référendum sur un projet de Constitution et pour le boycotter », a affirmé le président du Club des juges, Ahmed al-Zind, alors qu'il revient au pouvoir judiciaire d'assurer la surveillance des scrutins et d'en proclamer les résultats.

La haute cour constitutionnelle avait rejoint la Cour de cassation et d'autres tribunaux du pays dans une grève illimitée pour dénoncer des « pressions » exercées par le camp du président islamiste.

Un des anciens présidents du Club des juges, Zakaria Abdel Aziz, estime qu'il en va du devoir des juges de superviser le référendum.

« Beaucoup de juges m'ont appelé et ils s'orientent vers une supervision du référendum », a-t-il déclaré. « Le président du Club des juges prône une politique de la terre brûlée. Lui et certains de ceux qui l'ont soutenu ont poussé les juges sur le terrain de bataille politique », a-t-il expliqué.

Deux camps

Si dans cette crise, qui dure depuis 10 jours, l'opposition a pu mobiliser ses partisans, les islamistes n'ont pas été en reste. Samedi, des centaines de milliers d'islamistes ont manifesté leur soutien à M. Morsi.

Dimanche, un responsable islamiste ayant participé à l'élaboration du texte avait estimé que la fronde des juges n'empêcherait pas le bon déroulement du référendum sur la nouvelle Constitution, prévu le 15 décembre.

Et le Conseil supérieur de la justice lui a donné raison lundi, en annonçant qu'elle avait décidé de déléguer des magistrats pour superviser le référendum. Environ 10 000 magistrats seront nécessaires pour l'organisation du scrutin.

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