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Politique canadienne: registre des armes d'épaule: un échec selon Justin Trudeau

Registre des armes d'épaule: un échec selon Justin Trudeau
CP

« Le registre des armes d'épaule tel qu'il était fut un échec et je n'ai pas l'intention de le ressusciter ». C'est ce qu'a déclaré Justin Trudeau vendredi dernier, dans la circonscription ontarienne conservatrice de Glengarry-Prescott-Russel.

Qui plus est, le candidat à la direction du Parti libéral du Canada (PLC) croit que la possession d'armes à feu fait partie de l'identité canadienne.

Poursuivant sur une note personnelle, le fils de l'ancien premier ministre Pierre Eliott Trudeau a expliqué qu'il avait grandi entouré d'armes à feu. Les agents de la Gendarmerie royale du Canada qui assurait la sécurité de sa famille lorsqu'il était petit le laissaient d'ailleurs parfois jouer avec leurs armes « de manière très responsable », a-t-il raconté.

Créé en 1995 par les libéraux de Jean Chrétien dans la foulée du massacre de Polytechnique, le registre des armes d'épaule a été aboli en avril dernier par le gouvernement conservateur de Stephen Harper, qui l'a toujours décrié.

Lors du vote à ce sujet, qui s'est soldé par une majorité de 159 voix contre 130, Justin Trudeau avait voté contre l'abolition du registre.

Bras de fer entre Québec et Ottawa

La destruction du registre des armes d'épaule a suscité le mécontentement du gouvernement du Québec, qui a déposé une requête devant la justice et obtenu de la Cour supérieure du Québec le droit de récupérer les données comprises dans le registre avant sa suppression.

Le gouvernement fédéral a décidé de porter la décision en appel.

Le 1er novembre dernier, Ottawa a annoncé que les données du registre d'armes d'épaule avaient été détruites, sauf celles du Québec.

Le député montréalais affirme que le débat autour du registre des armes s'est polarisé au cours des dernières années dans le cadre de jeux politiques, tant à cause des conservateurs que des gouvernements qui ont précédé.

Celui qui est considéré comme le favori dans la course à la direction du PLC assure que même s'il n'a pas l'intention de réimplanter ce registre, il entend tout de même continuer de réfléchir à des moyens de garder les villes sécuritaires et de lutter contre la violence conjugale, reconnaissant que les armes à feu « jouent un rôle » dans ces problématiques, tant en ville qu'en région.

Fortes réactions

Les propos de M. Trudeau ont rapidement fait réagir.

La porte-parole de l'opposition officielle en matière juridique, la néo-démocrate Françoise Boivin, ne comprend pas le revirement de Justin Trudeau.

« Je ne suis pas aux États-Unis, eux autres ils ont ça dans leur Constitution, nous, non. Ça c'est le genre de discours que j'entends de mes collègues d'en face conservateurs », a déclaré Mme Boivin.

Le sénateur conservateur Doug Finley a lui aussi réagi dans les médias sociaux en affirmant qu'il se demandait lui aussi pourquoi Justin Trudeau a voté pour que le registre reste en place, alors qu'il allègue publiquement que c'était un échec.

Pour sa part, l'intervenante à la Maison Univers-Femmes de Gatineau, Geneviève Blanchard, croit que le moment est particulièrement mal choisi pour faire une telle déclaration, à quelques jours de la commémoration du drame de Polytechnique et des activités entourant les 12 jours d'actions contre la violence faite aux femmes.

« Quand on pense à des femmes qui viennent de quitter des conjoints violents qui possèdent des armes à feu. C'était une mince sécurité de savoir qu'il y avait une façon de les retracer », dit-elle.

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