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Audiences du CRTC sur Radio-Canada : plaidoyers pour les minorités linguistiques

Audiences du CRTC sur Radio-Canada : plaidoyers pour les minorités linguistiques

Préoccupés par les besoins des minorités linguistiques, le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, et la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) ont enfourché le même cheval de bataille aux audiences du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) pour le renouvellement des licences de Radio-Canada et de la CBC.

Lors de sa comparution à Gatineau, mardi, Graham Fraser a d'entrée de jeu fait valoir que le diffuseur public jouait un rôle clé « en soutenant la culture canadienne et en particulier les communautés de langue officielle, francophones et anglophones ».

Il a notamment demandé au CRTC « d'imposer un cadre réglementaire approprié pour veiller à ce que CBC/Radio-Canada remplisse pleinement le mandat que lui confèrent la Loi sur la radiodiffusion et la Loi sur les langues officielles » quant à ses obligations en matière linguistique.

« Du point de vue francophone, il est primordial de maintenir des attentes et des conditions de licence qui garantissent une couverture locale approfondie des réalités des communautés, un reflet de celles-ci dans la programmation à l'échelle nationale et une production indépendante dynamique dans ces communautés », a-t-il argué.

Il a notamment déploré la réduction de « la quasi-totalité de la programmation locale à CBEF Windsor », opérée en 2009. Il a aussi exprimé son désaccord quant à la demande de Radio-Canada/CBC d'étendre son offre d'émissions jeunesse vers le web, qui pénaliserait, selon lui, les enfants habitant loin des grands centres comme Montréal ou Toronto.

Il n'y a pas que le Québec, martèle la FCFA

Après lui, la FCFA a demandé au CRTC que les régions soient davantage représentées au sein de la programmation du diffuseur public. « L'appui de la FCFA au renouvellement des licences de CBC/Radio‐Canada ne devrait en aucun cas être perçu comme un indice de la satisfaction totale des communautés que nous représentons à l'égard des services de la Société », a lancé sa présidente, Marie-France Kenney.

Soulignant le fait que 14 % de la population francophone du Canada « vit à l'extérieur du Québec », celle-ci a notamment demandé que la moitié des contenus régionaux diffusés à RDI « provienne de l'extérieur du Québec ». Mme Kenney réclame également qu'en moyenne 15 % des contenus présentés au Téléjournal présenté à l'échelle nationale en fin de soirée « proviennent des stations régionales dans nos communautés ».

La présidence de la FCFA a donné en exemple l'absence de couverture du Forum de la francophonie canadienne, qui s'est tenu à Québec au printemps à l'initiative du gouvernement québécois.

« Plus de 400 francophones de partout au pays s'y trouvaient pour réfléchir à l'avenir du français en terre d'Amérique. Au Téléjournal, on n'en a pas soufflé mot, tellement on était centré sur la couverture des manifestations étudiantes à Montréal, a-t-elle déploré. Des manifestations dont nous, dans les communautés francophones à l'extérieur du Québec, entendions parler à chaque soir, de l'Acadie jusqu'aux rives du Pacifique. »

Le CRTC ne doit pas seulement encourager Radio-Canada à diffuser davantage de contenus régionaux, mais plutôt en faire une condition du renouvellement de ses licences, a-t-elle soutenu.

Les compressions inquiètent

Autant la FCFA que le commissaire aux langues officielles ont exprimé leurs préoccupations quant à l'élimination du Fonds d'amélioration de la programmation locale et à la réduction des crédits parlementaires.

M. Fraser a d'ailleurs déploré le « niveau relativement faible de financement public accordé à CBC/Radio-Canada en comparaison avec d'autres pays dotés de radiodiffuseurs publics ».

Le dernier budget fédéral prévoit des compressions à CBC/Radio-Canada de 115 millions de dollars sur trois ans, auxquelles se sont ajoutées, en octobre dernier, des coupes budgétaires de 28,4 millions de dollars. Au total, 650 emplois pourraient être supprimés.

La question du financement du diffuseur public, un sujet hautement politique, ne fait pas partie de ce que le CRTC évalue au cours des audiences, sauf indirectement, puisque l'accomplissement de son mandat de Radio-Canada/CBC dépend des ressources dont elle dispose.

Amorcées la semaine dernière, les audiences devant le CRTC se poursuivront toute la semaine. Un total d'environ 80 intervenants doivent y présenter leur point de vue.

Au premier jour des audiences, Radio-Canada avait demandé au CRTC de tenir compte de l'évolution technologique.

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