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Markov en terrain connu

Markov en terrain connu

Radio-Canada Sports présente cette semaine, en provenance de Moscou et de Prague, une série de textes sur l'impact de l'exode des joueurs de la LNH vers l'Europe. Aujourd'hui : le retour aux sources d'Andrei Markov.

MOSCOU - Le 4 octobre 2012, Montréal est en émoi. On craint pour la santé d'Andrei Markov. Ce dernier vient d'être mis sous contrat par le Vityaz de la ville de Tchekhov, en banlieue de Moscou. Un club souvent comparé aux Chiefs de Charlestown du film Slapshot.

Un texte d'Alexandre Pouliot-Roberge

Le club a effectivement très mauvaise réputation. Tchekhov est tristement célèbre pour être la ville où est décédé d'une crise cardiaque Alexei Tcherepanov durant un match en 2008. C'est aussi dans le fief du Vityaz, où une bagarre générale a forcé l'arrêt du match après 3 min 39 s de jeu en 2009. Jaromir Jagr en personne a été impliqué dans cette foire bien malgré lui.

À l'été 2012, la direction du club décide de changer de cap. Après avoir fini dans les bas-fonds du classement durant quatre ans, le Vityaz décide de mettre sous contrat des joueurs différents. Les Chris Simon et Darcy Verot de ce monde sont remplacés par des Nord-Américains plus enclins au maniement de rondelle et le Vityaz tente sa chance du côté des joueurs en lock-out.

Pourquoi pas Andrei Markov?

Alexei Zhamnov, maintenant directeur général du Vityaz, en a fait rire plus d'un lorsqu'il a déclaré être dans la course pour les services d'Alexander Ovechkin. L'ancien des Jets de Winnipeg et des Blackhawks de Chicago n'en est pas à une déclaration farfelue près. En janvier 2010, il avait annoncé, entre autres, un retour au jeu qui ne s'est jamais matérialisé.

La mise sous contrat de Markov est tombée comme un cheveu sur la soupe. Pourquoi le général à la ligne bleue du Canadien a-t-il choisi le Vityaz? « Je ne veux pas parler des autres équipes », déclare le principal intéressé. Ne tentez pas d'en savoir plus, vous n'obtiendrez rien.

Tchekhov est une ville de 45 000 âmes située à une heure et demie de train de Moscou. Un club de la Ligue continentale (KHL) à Tchekhov, c'est comme s'il y avait une équipe de la Ligue nationale à Drummondville. Andrei Markov demeure satisfait de son choix. Cela lui permet d'éviter la circulation de Moscou qu'il a en horreur.

Dans les faits, ce n'est pour lui qu'un retour aux sources. « Je suis né dans une ville comme ça », dit-il, plus précisément à Voskresensk, pas très loin de Tchekhov.

C'est au sein de l'école de hockey du Khimik que la future vedette apprendra à jouer. Le club portant les couleurs jaune et bleu participera aux Super Séries de 1990, mais limite aujourd'hui ses activités au hockey junior.

Le sujet semble déplaisant pour le numéro 79 du Canadien. Il ne veut pas jeter l'éponge sur un retour du Khimik dans la KHL. L'exclusion du club du circuit Medvedev, en 2009, semble pourtant rendre la tâche impossible. « Pourquoi impossible? Ils ont encore l'école de hockey. On ne sait jamais. »

Difficile remise en forme

Le 10 octobre, le Vityaz joue contre le Spartak à Moscou dans l'aréna Sokolniki. Markov jongle avec la rondelle dans le territoire adverse lors d'une supériorité numérique. Il semble un peu rouillé. Il se cherche sur la glace, jusqu'à ce qu'il se retourne brusquement pour passer la rondelle à Vladimir Malevich.

L'autre défenseur russe prend un puissant lancer des poignets. La rondelle cogne le dessous de la barre horizontale avant de rebondir derrière la ligne rouge. La Vityaz nivèle ainsi la marque pour, un peu plus tard, gagner en tirs de barrage.

Cette passe d'Andrei Markov est le seul point qu'il a obtenu en neuf joutes. Le temps de retrouver la forme de match, le défenseur se blessera aux côtes. En plus de créer une vague de panique à Montréal, ce séjour sur la liste des blessés nuit à la réadaptation du salarié du Canadien.

Toujours un homme de peu de mots

Markov est donc pour l'instant cloué à la galerie de la presse durant les matchs. Une situation qui le rend moins facile d'approche qu'au début de son séjour en Russie. En octobre, le héros des Montréalais était souriant et enclin à faire des blagues, mais il veut maintenant qu'on le laisse tranquille. S'il ne joue pas, il ne parle pas. Nous devrons prendre notre mal en patience.

Une situation tout à fait compréhensible, sauf que la circulation de Moscou reste plus facile à fuir que ses journalistes. Il lui arrive donc parfois d'accepter de faire la une de certains magazines, comme celle de Bolchoï Sport, un mensuel russe distribué à 140 000 copies. Cela prouve que « Tank Mark 27 », comme il est appelé dans le titre de l'entrevue, a gagné aussi ses lettres de noblesse dans son pays d'origine.

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