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La poussière rouge à Limoilou contenait plusieurs métaux lourds

La poussière rouge à Limoilou contenait plusieurs métaux lourds

La poussière rouge qui s'est déposée dans le quartier du Vieux-Limoilou à la fin du mois d'octobre contenait de l'oxyde de fer, mais également plusieurs métaux lourds en forte concentration. C'est du moins ce que révèle une analyse en laboratoire effectuée à la demande d'une citoyenne et dont Radio-Canada a obtenu copie.

Véronique Lalande a prélevé des échantillons de la fine poussière sur son balcon et les a fait analyser dans un laboratoire privé, Agat Laboratoires. Les résultats révèlent qu'en plus de l'oxyde de fer, la poussière rouge contenait plusieurs métaux lourds.

On parle, entre autres, d'arsenic, de cuivre, de plomb de zinc et de nickel. Ces derniers peuvent avoir, à long terme, des répercussions sur la santé.

Dans certains cas, les taux de concentration sont jusqu'à 20 fois plus grands que dans des villes comme Hong Kong, Istanbul, New York ou Londres, qui sont beaucoup plus peuplées et industrialisées.

Selon Véronique Lalande, la situation est très inquiétante. « On a des taux de métaux lourds dans notre poussière de rue qui sont absolument hallucinants. Ç'a des impacts potentiels sur la santé. Je trouve ça très préoccupant. Nous, on a choisi Limoilou [...] pour fonder notre famille, et de se rendre compte que dans ma cour, il y a des produits qui ont des effets toxiques sur nous et surtout sur notre petit bébé de neuf mois, c'est extrêmement perturbant », affirme-t-elle.

Rappelons que la fine poussière rouge provenait des installations d'Arrimage du Saint-Laurent dans le port de Québec. L'entreprise a confirmé que le système d'arrosage qui permet de contrôler les émissions de poussière lors du déchargement d'un bateau n'avait pas bien fonctionné. Les particules d'oxyde de fer se sont retrouvées en suspension dans l'air.

Arrimage Saint-Laurent, qui avait parlé d'un incident isolé, avait assuré que l'oxyde de fer n'est pas dangereux pour la santé lorsqu'il est assimilé en petites concentrations. L'entreprise a ajouté six canons à eau à ses installations pour éviter ce genre d'incidents à l'avenir.

Véronique Lalande reste néanmoins sceptique. « C'est presque impossible quand on regarde ça de penser qu'il n'y a pas d'impacts », dit-elle.

Mme Lalande a remis les analyses de poussière au maire Labeaume à la dernière séance du conseil municipal. Le dossier a été soumis au conseiller Steeve Verret, qui est responsable de l'environnement. La conseillère municipale Suzanne Verreault, qui est présidente de l'arrondissement de la Cité-Limoilou, promet elle aussi de suivre le dossier de près.

« Ça m'a étonné que ça soit aussi éloquent [...] C'est inquiétant, ça, c'est sûr. Quelles sont les normes du port? Quels sont les règlements pour le transbordement? C'est tout ça qu'il faudra voir. Est-ce que le port respecte son propre règlement? Est-ce qu'ils ont des infractions? Je pense qu'il faut aller vérifier tout ça », dit Mme Verreault.

Les résultats d'analyse ont aussi été envoyés au ministère de l'Environnement et à la Direction régionale de santé publique. De son côté, le port de Québec a fait savoir qu'il est trop tôt pour commenter le dossier.

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