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Taxe sur les transactions financières : pas un gage de stabilité

Taxe sur les transactions financières : pas un gage de stabilité

Une taxe sur les transactions financières (TTF) n'atténuerait pas la volatilité des marchés, mais l'accentuerait au contraire, en plus de réduire le volume des échanges, selon la Banque du Canada. Dans sa revue de l'automne 2012, la banque centrale affirme que le pouvoir donné à une telle taxe de générer des recettes importantes et de décourager la spéculation est loin d'être démontré.

Après avoir examiné de multiples recherches sur le sujet, la Banque du Canada vient à la conclusion que les résultats donnent à penser qu'une TTF est peu susceptible de réduire la volatilité et pourrait au contraire l'alimenter.

Plusieurs résultats laissent également croire qu'une telle taxe risque de nuire à la qualité des marchés, en entraînant la majorité des investisseurs à diminuer leurs opérations pour éviter des coûts ou en faisant migrer leurs échanges sur une plateforme non assujettie à la taxe. En plus de réduire les échanges, la taxe induirait donc également la baisse de liquidités des marchés touchés.

L'institution va même jusqu'à dire que la TTF pourrait restreindre les projets rentables, faisant baisser les niveaux de production, de croissance et d'emploi.

Quant aux revenus escomptés par la mise en place d'une telle taxe, la Banque du Canada affirme que les problèmes pesant sur la conception de la TTF et sur son efficacité pourraient grandement les restreindre. « Il est difficile de mettre au point une TTF équitable et efficace qui soit dure à contourner », commente-t-elle.

L'Union européenne

L'idée de prélever une taxe sur les transactions financières circule depuis longtemps déjà, mais la récente crise financière mondiale a ravivé l'intérêt à son endroit.

En Europe, où la crise sévit durement, l'idée a de fervents partisans, et de fervents détracteurs également.

En 2011, l'Union européenne (UE) a d'ailleurs recommandé la mise en oeuvre sur l'ensemble de son territoire d'une taxe de 0,1 % pour les opérations sur actions et obligations et de 0,01 % pour les contrats de produits dérivés. La Commission européenne estime que cette taxe permettrait d'amasser environ 57 milliards d'euros par an.

La France, l'Allemagne, la Belgique, le Portugal, la Slovénie, l'Autriche, la Grèce L'Espagne, l'Italie, la Slovaquie et l'Estonie appuient l'initiative, alors que le reste des 27 pays formant la zone euro sont contre. La France et l'Allemagne militent particulièrement en sa faveur.

La France a par ailleurs décidé de donner l'exemple en adoptant le 1er août 2012 une TTF de 0,2 % sur son territoire.

Notons que le Canada s'oppose à la mise en place d'une TTF, avançant que la taxe risque d'engendrer une délocalisation des transactions financières vers des pays qui ne l'appliqueraient pas.

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