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Québec : l'opposition fait part de ses attentes envers le budget Marceau

Québec : l'opposition fait part de ses attentes envers le budget Marceau

Le Parti libéral juge que le budget du ministre des Finances du Québec, Nicolas Marceau, qui sera présenté le 20 novembre à l'Assemblée nationale, devra viser le retour à l'équilibre budgétaire, le contrôle de la dette et le développement de l'économie québécoise.

Le porte-parole libéral en matière de finances, Raymond Bachand, demande donc un retour à l'équilibre budgétaire sans hausse d'impôts et sans couper dans les services publics. Il a aussi mentionné mardi qu'il voulait éviter que la contribution santé soit « détournée » vers d'autres postes de dépense que la santé.

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Quant au contrôle de la dette, Raymond Bachand affirme qu'il doit se faire en gardant intact le Fonds des générations, selon lui une garantie pour l'avenir, et sans amputer le budget dévolu aux infrastructures.

Le porte-parole libéral indique aussi qu'il est essentiel de créer des emplois au Québec, tout en éliminant l'incertitude qui, selon lui, déstabilise l'économie depuis l'élection du Parti québécois.

M. Bachand pense que la création d'emplois pourra se faire entre autres par le tourisme, l'industrie forestière et le Plan Nord. Il parle aussi de favoriser l'exportation et souligne l'intérêt des baisses d'impôt pour les travailleurs de plus de 65 ans, une mesure mise en place par son gouvernement.

Raymond Bachand a insisté sur l'incertitude qui plane sur les milieux d'affaires québécois. Il donne comme exemple la hausse d'impôt sur les gains en capital suggérée par le Parti québécois au tout début de son mandat, mais finalement abandonnée pour cause de « gouvernement majoritaire ». M. Bachand demande à Nicolas Marceau d'abandonner ce projet « définitivement ».

Il parle aussi de l'incertitude créée dans le secteur minier et affirme que tous les projets d'investissement qui y sont reliés sont actuellement suspendus au Québec. De plus, selon lui, l'incertitude plane sur le financement des universités, sur la mission de la Caisse de dépôt et sur le pacte fiscal des municipalités.

M. Bachand se dit ouvert à la discussion. Il indique que le Parti libéral ne votera pas automatiquement contre le budget si dans l'ensemble le Parti québécois « revient à la raison ».

« Voici des attentes au fond qui sont très responsables. Ce sont les attentes des Québécois », a-t-il conclu.

Les demandes de la Coalition avenir Québec

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, pose quatre conditions pour appuyer le budget Marceau :

  • Aucune hausse d'impôts;
  • Abolition de la taxe santé sur deux ans;
  • Atteinte de l'équilibre budgétaire, comme prévu, l'an prochain;
  • Mise en place d'un plan crédible avec des mesures concrètes pour relancer l'économie du Québec.

M. Legault et le porte-parole de la CAQ en matière de Finances, Christian Dubé, ont fait part de leurs attentes au lendemain de la rencontre de M. Dubé avec l'équipe du ministère des Finances.

Lors de sa rencontre de lundi, Christian Dubé dit avoir expliqué clairement au ministre Marceau qu'il était inconcevable d'envisager des hausses d'impôts actuellement au Québec.

« Je lui ai donné, à titre d'exemple, la réaction des citoyens à Montréal, il y a quelques semaines, quand il y a eu une annonce sur la taxe foncière. Je lui ai dit que les gens se sentaient un peu de la même façon au Québec, et donc, de ne pas aller là », a expliqué M. Dubé.

Le porte-parole de la CAQ en matière de Finances dit avoir donné de nombreuses solutions de rechange aux hausses d'impôts au chef de cabinet de Nicolas Marceau, Jean-François Gaudreault, lors de leur rencontre.

L'équipe caquiste dit avoir fourni un certain nombre d'exemples aux péquistes, à l'image de certaines propositions qu'elle avait mises de l'avant lors de la dernière campagne électorale. M. Legault a notamment évoqué des compressions chez Hydro-Québec, dans les commissions scolaires ou encore dans les agences de santé.

Selon Christian Dubé, Jean-François Gaudreault a bien écouté les suggestions formulées, mais il répliquait chaque fois que cela n'était « pas possible » ou « pas assez ».

M. Dubé a par ailleurs estimé que l'équipe péquiste semblait manquer d'expérience pour gérer la situation critique à laquelle elle fait face. « Il est intéressant de voir que ces gens-là ne sont peut-être pas habitués dans des situations critiques comme ça, et je les ai senti un petit peu désemparés », a-t-il commenté.

Le chef François Legault pense que le problème au Québec n'est pas que les impôts sont trop bas, mais plutôt que les dépenses sont trop élevées.

M. Legault a tenu à préciser qu'il était possible de réaliser des compressions en ne touchant pas les services aux citoyens, mais plutôt l'administration.

« Il faut au Québec qu'on soit capables de sortir des vieilles habitudes des vieux partis. Les deux vieux partis font toujours la même chose : quand ils ont un problème, tout de suite on pense à piger dans les poches des contribuables avant de faire le ménage dans la bureaucratie », a déclaré M. Legault.

Québec solidaire demande au gouvernement de penser aux pauvres

Québec solidaire a également fait part de ses priorités à la veille d'une rencontre avec le ministre Marceau.

Pour la formation de gauche, le prochain budget du gouvernement devrait améliorer le sort des plus pauvres.

« Nous allons soumettre des propositions qui lui permettraient de dégager des revenus supplémentaires et d'améliorer le pouvoir d'achat des personnes qui vivent dans la pauvreté », a déclaré la députée de Gouin et porte-parole du parti, Françoise David.

Pour Québec solidaire, l'augmentation du niveau des redevances sur l'eau permettrait de « générer 320 millions de dollars annuellement pour l'État ».

Québec solidaire propose au ministre des Finances de « mettre en pratique son propre engagement électoral en réduisant de moitié la déduction pour les gains en capitaux, la faisant passer de 50 % à 25 %. » Ce qui rapporterait, selon le parti, des revenus de 255 millions de dollars.

Enfin, le parti propose que le gouvernement injecte de « manière urgente » 540 millions de dollars pour hausser les prestations de l'aide sociale.

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