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Montréal publie une série d'études sur les coûts des travaux publics

Montréal publie une série d'études sur les coûts des travaux publics

La Ville de Montréal a publié lundi une série d'études sur le coût des contrats de travaux publics, dont celle citée par Michael Applebaum lors de sa démission, la semaine dernière. Une étude que n'a jamais vue le maire Tremblay, selon lui.

Ce rapport d'études qui sème la controverse à l'hôtel de ville de Montréal a été remis à la Ville en février 2004. Le document de 32 pages porte sur la gestion des risques dans les contrats de construction.

On y apprend, entre autres, que le marché des contrats publics à Montréal est fermé, que ce sont toujours les mêmes entrepreneurs qui obtenaient les contrats. Le rapport conclut par ailleurs que le coût des contrats publics à Montréal était à l'époque de 30 % à 40 % plus élevé qu'ailleurs.

En tout, six études internes réalisées entre 2004 et 2012 ont été rendues publiques lundi par la Ville de Montréal.

Michael Applebaum à la défense de Gérald Tremblay

Dans une entrevue accordée lundi matin à Radio-Canada, Michael Applebaum a expliqué que l'existence du rapport de l'étude effectuée en 2004 n'a été portée à son attention et à celle du maire Tremblay que de nombreuses années plus tard.

Selon l'actuel directeur général de la Ville de Montréal, Guy Hébert, ce rapport produit en 2004 n'a en effet jamais été présenté au maire Gérald Tremblay, qui n'en aurait appris l'existence qu'en 2010. Le maire aurait, semble-t-il, été très contrarié d'apprendre que le document avait été tabletté par ses fonctionnaires.

Remis à Robert Abdallah et Frank Zampino

« Lorsqu'il a pris connaissance du rapport, le maire a tout de suite posé des questions à notre directeur général actuel, M. Guy Hébert. Il a dit : ''Comment ça se fait que je n'aie jamais vu ce rapport? Qui l'a pris et qu'est-ce qui a été fait avec ce rapport'' », a relaté M. Applebaum sur les ondes de RDI.

Toujours selon Michael Applebaum, Guy Hébert lui aurait répondu qu'il l'avait remis à l'époque au directeur général de la Ville, Robert Abdallah, et au président du comité exécutif, Frank Zampino, qui auraient dit qu'ils allaient s'en occuper.

Selon une déclaration de Robert Abdallah, ce rapport avait été déposé dès février 2004 et tout le monde au comité exécutif, y compris le maire Gérald Tremblay, était au courant de son existence.

Ce serait d'ailleurs à cause de ce rapport que Robert Abdallah aurait mandaté la firme Macogep pour faire vérifier les contrats à la Ville.

Pas encore au comité exécutif

Michael Applebaum ne peut confirmer ni infirmer la version de Robert Abdallah dans cette affaire, car il n'a fait son entrée au comité exécutif de Montréal qu'en 2009. Il affirme cependant croire davantage la version de Gérald Tremblay.

Selon Michael Applebaum, sa compréhension des choses est que ni Gérald Tremblay ni Alan de Sousa n'ont été mis au courant du contenu de ce rapport jusqu'à tout récemment.

« Au conseil municipal, lorsque Mme Harel a posé la question sur 2004, il [le maire Tremblay] s'est tourné vers moi et il a dit : "Mais de quoi elle parle? Elle mélange les dates qui sont 2006 et 2009! Pourquoi elle parle de 2004?" Le maire a demandé tout de suite s'il y avait effectivement un rapport en 2004. De la façon dont le maire a réagi, c'est clair qu'il n'était pas au courant », a expliqué Michael Applebaum sur les ondes de RDI.

Le maire Tremblay aurait ensuite ordonné que ce rapport de 2004 soit déposé tout de suite au comité exécutif pour qu'il soit rendu public.

Le document a donc été déposé au comité exécutif le 5 novembre dernier. Le comité aurait alors décidé de ne pas le rendre public pour ne pas être bombardé de questions de la part de l'opposition, des médias et du public.

Le 6 novembre, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, annonçait sa démission.

Outré par le comportement de ses collègues du comité exécutif dans cette affaire, Michael Applebaum a quitté son poste au comité exécutif vendredi dernier en dénonçant ses collègues, qu'il a accusés de vouloir cacher à la population un document qui confirme un gonflement du coût des contrats de construction à Montréal depuis 2004.

Plainte de l'opposition à la Commission d'accès à l'information

Dans les rangs de l'opposition, Louise Harel, chef de Vision Montréal, croit que les membres du comité exécutif de la Ville de Montréal veulent poursuivre la politique du silence à l'Hôtel de Ville.

« Nous sommes indignés du procédé qui a consisté à vouloir camoufler les contrats que nous demandons depuis trois semaines en vertu de la Loi d'accès à l'information », a précisé Louise Harel lors d'un point de presse lundi.

Son parti portera d'ailleurs plainte à la Commission de l'accès à l'information pour dénoncer la « tentative de camouflage » du comité concernant un rapport sur le coût des contrats municipaux.

À propos des études rendues publiques ce matin, Richard Bergeron a eu ce commentaire : « C'est surprenant. Concernant le fameux rapport de 2004, la Ville n'a pas collaboré à l'étude. Elle n'a pas donné accès à sa banque de données relatives aux contrats. C'est sidérant de commander une étude comme celle-là sans donner accès aux informations. »

Le chef de Projet Montréal a ajouté que les auteurs de l'étude avaient procédé par comparaison en consultant les données fournies par les autres villes, ce qui leur a permis de déduire que les coûts étaient 30 à 40 % plus élevés à Montréal.

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