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Obama et élection présidentielle américaine: Qui sont les électeurs de Barack Obama? (VIDÉO)

Qui sont les électeurs de Barack Obama?
REUTERS

ÉLECTIONS AMÉRICAINES - "Peu importe que vous soyez noir, blanc, hispanique, asiatique ou Indien d'Amérique, ou jeune, vieux, riche ou pauvre, ou handicapé, gay ou hétérosexuel, vous pouvez réussir en Amérique si vous le voulez vraiment", a déclaré Barack Obama lors de son discours de victoire mardi 6 novembre.

Élu pour quatre nouvelles années à la Maison-Blanche avec 303 grands électeurs et près de 60 millions de voix (206 grands électeurs sur 538 et un peu plus de 57 millions de suffrages pour Mitt Romney), Barack Obama a révélé la déconnexion croissante des républicains avec les minorités américaines et certaines catégories d'électeurs.

Si les "éléphants" républicains ont toujours des réservoirs de voix chez les hommes, les blancs -ils ont voté à 59% pour Mitt Romney- et les plus de 65 ans, force est de constater que ces groupes démographiques prennent de plus en plus les allures de bastions en déclin.

Les minorités

En 2012 plus encore qu'en 2008, les électeurs hispaniques ont voté en masse pour Barack Obama selon les sondages de sorties d'urnes réalisés mardi. Notamment dans les "swing states" comme la Floride où leur vote a compté plus qu'ailleurs. Selon ces mêmes sondages, Romney n'a recueilli que 29% du vote latino. "Le vote latino a fait gagner Obama", estiment en somme certains observateurs.

"George Bush avait réussi (...) à attirer sur son nom 46 % des hispaniques lors de l'élection de 2004, explique au Monde.fr Vincent Michelot, professeur des universités et directeur des relations internationales à Sciences Po Lyon. Ce renversement d'un électorat non captif est donc dû à une forme de stigmatisation systématique des hispaniques dans le discours républicain et à la radicalisation (de leur) discours économique néolibéral qui a réussi à effrayer une communauté", pourtant ouverte à leurs valeurs.

Le chiffre est encore plus haut pour les asiatiques et les noirs. Inquiétant pour les Républicains quand on sait qu'hispaniques et asiatiques pourraient peser à eux seuls 40% de l'électorat en 2050, selon les projections de l'institut Pew. Exemple au Texas, l'Etat le plus peuplé des Etats-Unis après la Californie, où les hispaniques représentent désormais 26 % de l'électorat. Lors des prochaines élections, ils pourraient transformer cet État traditionnellement républicain en un nouveau "swing state" et contribuer au déclin du parti Républicain. En Californie, acquis aux Démocrates, le Parti républicain a pour ainsi dire disparu, note Le Monde.

"Si les républicains ne parviennent pas à élargir leur base démographique, ils disparaîtront tout comme le parti Whig", prédit Allan Lichtman, professeur d'histoire à l'American University à Washington, en référence à ce parti rongé par les divisions sur la question de l'esclavage dans les années 1850. "Le mouvement conservateur devrait être particulièrement attractif pour les minorités et les communautés d'immigrés (...), et les républicains doivent plus que jamais travailler pour leur communiquer nos convictions", a d'ailleurs déclaré dès mardi soir le jeune sénateur de Floride Marco Rubio, d'origine cubaine, lieutenant très actif de Mitt Romney pendant la campagne, un temps dans la course pour devenir son colistier.

Les femmes

Champion des minorités, Barack Obama est également resté mardi le candidat préféré des électrices, très courtisées pendant la campagne, les femmes ont notamment renforcé leur présence au Sénat.

Dans la plupart des Etats clés, Obama est en tête de 13 points parmi les femmes, quand Romney a 10 points d'avance parmi les hommes, selon CNN. Mais là encore, cette victoire pour l'électorat féminin s'appuie essentiellement sur le vote des femmes issues de minorités. En se concentrant sur l'économie et en délaissant l'électorat féminin, les conseillers de Mitt Romney ont fait une "erreur stratégique", notent certains observateurs outre-Atlantique. Les propos contestés de certains républicains sur le viol n'auront rien arrangé...

Les jeunes

Plus on est vieux aux États-Unis, plus on vote républicain. Barack Obama a beau perdre du terrain sur l'électorat de moins de moins de 29 ans (-6% par rapport à 2008), il reste largement en tête. C'est sur les électeurs de 45 ans que Mitt Romney s'est appuyé, profitant de la baisse du président.

"Les républicains doivent vraiment aborder les questions de société qui motivent les jeunes, et cela veut dire les sujets sur lesquels les chrétiens conservateurs et les évangéliques se battent, comme l'avortement, la contraception, les droits des homosexuels" analyse Christopher Arterton, professeur à l'Université George Washington.

Courtisant à la fois les femmes et les jeunes, les Démocrates ont diffusé quelques jours avant le scrutin une vidéo bien sentie de l'actrice et réalisatrice Lena Dunham, à l'origine de la populaire série "Girls", expliquant que "la première fois, ça ne doit pas être avec n'importe qui". "Ça doit être avec un mec bien, qui comprend les femmes. Ma première fois a été incroyable. (...) Avant j'étais une fille, maintenant je suis une femme. J'ai voté pour Barack Obama", dit l'actrice.

Les classes populaires, les juifs, et les athées

Si les raisons du succès sont à chercher parmi les jeunes, les minorités et les femmes, d'autres catégories de la population américaine ont majoritairement accordé leurs suffrages au président sortant. Ainsi, 63% des électeurs dont les revenus sont inférieurs à 30.000 dollars par an (23.500 euros environ) ont voté lui ont accordé leur vote (contre 35% pour Mitt Romney). Plus nombreux (28% de l'électorat total), les Américains les plus riches (plus de 100.000 dollars par an, 78.000 euros environ) ont en revanche fait confiance à Mitt Romney, avec 54% des suffrages (contre 44% pour Barack Obama).

La réélection du président renforce notamment sa légitimité pour négocier un accord budgétaire avec le Congrès, où la majorité républicaine de la Chambre, poussée par le "tea party", bloque actuellement toute augmentation des impôts sur les plus riches.

Rayon religion, Mitt Romney a séduit ses compatriotes les plus pratiquants quelque soit leur culte. Parmi l'électorat juif et catholique, Barack Obama perd du terrain par rapport à 2008 mais reste en tête (respectivement 69 et 50%). C'est parmi les athées qu'il recueille le plus de suffrage, ne parvenant pas à renverser la tendance parmi les influents protestants (57% pour Romney). Le Républicain, discret sur son mormonisme, enregistre des résultats en hausse dans toutes ces catégories d'électeurs.

Les amoureux de statistiques pourront poursuivre le débat : les buveurs de Pepsi ont semble-t-il davantage voté Obama que Romney, candidat favori des amateurs de Dr. Pepper allégé.

Infographies réalisées avec piktochart.com

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