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Réélection de Barack Obama: plafond de la dette et mur budgétaire, le temps joue déjà contre le président

Le plafond de la dette, premier défi d'Obama
The U.S. Capitol building is seen Saturday, Nov. 19, 2011, in Washington. The six Democrats and six Republicans on the Supercommittee, as it's familiarly called, have until next Wednesday, Nov. 23, to come together on a deficit reduction plan. Otherwise Congress faces a stark alternative: allow payroll tax cuts and jobless aid for millions to expire or extend them and increase the nation's $15 trillion debt by at least $160 billion. (AP Photo/Carolyn Kaster)
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The U.S. Capitol building is seen Saturday, Nov. 19, 2011, in Washington. The six Democrats and six Republicans on the Supercommittee, as it's familiarly called, have until next Wednesday, Nov. 23, to come together on a deficit reduction plan. Otherwise Congress faces a stark alternative: allow payroll tax cuts and jobless aid for millions to expire or extend them and increase the nation's $15 trillion debt by at least $160 billion. (AP Photo/Carolyn Kaster)

ÉLECTIONS AMÉRICAINES - À peine réélu que le temps joue déjà contre Barack Obama. Sans un accord au Congrès sous les 50 jours à venir, les Etats-Unis atteindront le seuil limite de leur dette nationale. Ce plafond, fixé à 16.394 milliards de dollars, devra être relevé pour éviter à l'État fédéral un défaut de paiement.

Concrètement, passés ces 50 jours, les Etats-Unis ne seront plus autorisés à emprunter pour assumer leurs obligations légales existantes, comme le versement des pensions de retraites et des prestations du Medicare (l'assurance santé des personnes âgées, ndlr), des soldes des militaires, des intérêts sur la dette publique, des remboursements d'impôt...

La limite actuelle imposée à la dette découle d'un accord de dernière minute conclu entre démocrates et républicains au Congrès début août 2011, juste à temps pour éviter au Trésor de se retrouver dans cette situation de défaut de paiement. Les atermoiements des élus avaient néanmoins valu aux Etats-Unis de perdre quelques jour plus tard leur "triple A", la meilleure note de solvabilité possible, auprès de l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's.

Des coupes automatiques à 600 milliards

Pour relever le seuil limite de la dette, le nouveau Congrès (Chambre des représentants et Sénat) devra s'entendre et surtout faire des concessions, sous peine de voir automatiquement s'appliquer des réglages prévus par la loi. Les républicains sont aujourd'hui toujours majoritaires à la chambre basse, tandis que les démocrates ont amélioré leur main-mise sur le Sénat.

Les efforts, plus connus sous le nom de "mur budgétaire", pourraient peser 600 milliards de dollars sur les ménages et les entreprises. Coupes budgétaires et hausses d'impôts entreraient mécaniquement en vigueur pour réduire le déficit public, au risque de saper la fragile reprise économique de la première puissance mondiale. La rigueur pourrait représenter près de 5% du PIB, soit plus du double que celle dont la France se prépare à subir les effets en 2013 (2%).

Ni les républicains ni les démocrates ne souhaitent une telle issue. Ils devront donc se mettre à table en concédant chacun de sérieux sacrifices. Les premiers devront céder sur la suppression de certaines dépenses militaires et niches fiscales, tandis que les démocrates s'emploieront à lâcher du lest sur des exonérations et prestations sociales (allocations chômage, assurance-santé). D'où le discours de victoire très consensuel tenu par Obama à Chicago ce mercredi.

"Le dossier budgétaire domine tous les autres"

"Le plus grand défi du président est le 'mur budgétaire' et plus largement la santé budgétaire des Etats-Unis d'Amérique", tranche James Lindsay, vice-président du centre de réflexion de Washington Council on Foreign Relations. Son confrère de la Brookings Institution, Justin Vaïsse, pense aussi que "le dossier budgétaire domine tous les autres". Du côté de l'agence de notation Fitch, on insiste aussi pour s'atteler à ce défi et conserver le fameux "triple A" des Etats-Unis.

Pour bon nombre d'analystes, l'état de l'économie américaine est au cœur des enjeux et des défis du président Obama. La croissance du PIB des Etats-Unis s'est accélérée au troisième trimestre (+2% en rythme annualisé), mais reste insuffisante pour faire reculer le chômage. Le taux de chômage était de 7,9% en octobre après être tombé en septembre à 7,8%, son plus bas niveau depuis l'arrivée du président Obama à la Maison Blanche en janvier 2009.

La Bourse, bien que traditionnellement plus favorable à un républicain, qui plus est ancien homme d'affaires, devrait déjà avoir intégré la victoire d'Obama à l'ouverture de Wall Street. Il sera toutefois intéressant d'observer sa volatilité, "mais quoi qu'il arrive toute réaction épidermique ne durera pas plus de quelques jours", prédit J.P. Morgan. Les frictions à venir au Congrès pourraient pourtant conduire la machine à s'emballer.

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