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«Jane, le renard et moi»: une première BD pour Fanny Britt et Isabelle Arsenault

Une BD pour Fanny Britt et Isabelle Arsenault
SRC

MONTRÉAL - Après le théâtre et le livre jeunesse, l’auteure et traductrice Fanny Britt ajoute une nouvelle corde à son arc avec la bande dessinée «Jane, le renard et moi», l’histoire d’une jeune fille victime d’intimidation trouvant un peu de réconfort dans la lecture de «Jane Eyre» de Charlotte Brontë.

«Ça faisait longtemps que ce récit en partie autobiographique flottait dans ma tête», admet la principale intéressée en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne. «Mais je trouvais que le théâtre n’était pas indiqué pour un sujet aussi intime et je n’arrivais pas à mettre le doigt sur la forme qui convenait.»

C’est un coup de fil de Frédéric Gauthier, l’un des cofondateurs de la maison d’édition montréalaise La Pastèque, qui a permis à l’écrivaine de trouver le bon véhicule en lui proposant un projet de BD avec l’illustratrice Isabelle Arsenault.

«Frédéric a un très bon flair pour jumeler les artistes. Isabelle et moi nous nous sommes rencontrées et ç’a tout de suite cliqué», se rappelle Fanny Britt, qui connaissait la dessinatrice de nom pour avoir traduit des livres jeunesse qu’elle avait illustrés.

«Nous nous sommes immédiatement découvert beaucoup de points communs, tant sur le plan personnel que professionnel», renchérit Mme Arsenault. «Nos imaginaires se ressemblent et elle m’a fait complètement confiance pour le dessin.»

Afin de donner vie à l’univers de «Jane, le renard et moi», l’illustratrice a eu recours à deux techniques différentes. Les scènes montrant le quotidien difficile d’Hélène, une élève de cinquième année obsédée par son poids devenue le souffre-douleur de ses anciennes amies, ont été réalisées au crayon à mine et à l’efface alors que celles tirées de «Jane Eyre» ont été faites à l’aquarelle et à la gouache.

«Je trouvais que les esquisses au crayon à mine, avec leur côté sale et terne, allaient bien avec la fragilité de quelqu’un qui n’a pas encore déterminé sa place dans la vie», explique Isabelle Arsenault, qui a déjà remporté un prix du Gouverneur général pour son travail. «En revanche, la partie de ‘Jane Eyre’, qui est celle du rêve, avait besoin de quelque chose de plus coloré et de plus fluide.»

Une coïncidence

Le fait que «Jane, le renard et moi», soit publié à un moment où l’intimidation fait souvent les manchettes est une coïncidence, indique Fanny Britt, qui y voit cependant la preuve que ce fléau a la vie dure étant donné que les mésaventures d’Hélène se déroulent dans le Montréal de la fin des années 1980 et du début des années 1990.

«C’est bizarre parce que la création du livre a pris quatre ans et, à chaque étape, une nouvelle affaire d’intimidation est sortie dans les médias», note-t-elle. «J'ai l'impression que le phénomène s'est décuplé à notre époque. C’est une chose de voir son nom écrit sur le mur des toilettes des filles, ç’en est une autre de le voir sur tous les réseaux sociaux.»

Heureusement, il y a de l’espoir pour les jeunes qui subissent les exactions de leurs pairs, comme le démontre la fin optimiste de «Jane, le renard et moi».

«Je ne prétends pas régler le problème», précise Mme Britt. «Mais j’ai voulu donner deux pistes de solution. La première, c’est l’amitié véritable. On finit toujours par trouver notre gang, celle qui nous accepte comme nous sommes. La deuxième, c’est l’évasion dans les arts ou la littérature. Les grandes oeuvres et les grands personnages peuvent être une source d’inspiration.»

Et dans le cas de Jane Eyre, modèle de résistance à l’intimidation s’il en est un, on ne saurait mieux tomber. «Jane, le renard et moi» sera disponible chez les libraires jeudi.

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