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Élections en Ukraine : la mission canadienne relève des lacunes

Élections en Ukraine : la mission canadienne relève des lacunes

La mission des 500 observateurs canadiens pour les élections législatives en Ukraine a rendu public son rapport préliminaire lundi.

Les résultats officiels portant sur le dépouillement des bulletins dans 70 % des bureaux de vote, pour les sièges répartis à la proportionnelle (225 sur un total de 450), donnent 33,27 % des voix au Parti des régions du président Viktor Ianoukovitch, 23 % à l'alliance d'opposition Batkivchtchina et 14 % aux communistes.

Le chef de la mission, la sénatrice Raynell Andreychuk, a indiqué que la mission ne disposait pas encore d'informations suffisantes pour formuler un jugement définitif sur le déroulement du scrutin. Les observateurs sont toujours à pied d'oeuvre pour suivre la conclusion du processus.

Mme Andreychuk a déclaré que « l'exécution de l'élection du 28 octobre a donné lieu à certaines irrégularités dans diverses régions qui compromettent une élection parfaitement satisfaisante. En elles-mêmes, ces irrégularités ne signifient pas nécessairement qu'il n'y a pas eu d'expression démocratique libre et équitable de la volonté du peuple de l'Ukraine ».

La sénatrice a précisé que « le jour de l'élection n'est qu'une part importante d'un processus plus large comportant d'importants facteurs juridiques et structurels revêtant une égale importance du point de vue de la justice électorale. »

Malgré les informations partielles dont elle dispose, Mme Andreychuk a indiqué que la mission est arrivée à conclure même de manière préliminaire que « les élections parlementaires de l'Ukraine se sont écartées des normes internationales selon des marges sensibles qu'il faut signaler et auxquelles il faut remédier. »

La mission a relevé dans son rapport plusieurs lacunes, dont les suivantes :

  • l'emprisonnement de chefs de l'opposition et de concurrents électoraux potentiels;
  • les avantages structurels du parti au pouvoir;
  • l'utilisation de ressources administratives pour aider le parti au pouvoir;
  • des récriminations et des formes de harcèlement troublantes à l'égard des candidats de l'opposition;
  • un recul inquiétant en matière de liberté des médias, accompagné d'une concentration croissante des médias et des alliances des médias avec les partis politiques.

La mission a déployé 422 observateurs dans tout le pays, dont 65 étaient sur place pendant trois mois pour évaluer le contexte général dans lequel allait se dérouler le scrutin.

Un rapport final de cette mission sera rendu public, mais on ignore la date de sa publication.

L'OSCE critique

De son côté, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a vivement critiqué le scrutin lundi et dénoncé un recul de la démocratie dans le pays.

« En prenant en compte les abus de pouvoir et le rôle excessif de l'argent dans cette élection, il semble que les progrès démocratiques qui avaient été observés reculent en Ukraine », a déclaré une représentante de l'OSCE, Walburga Habsburg Douglas, dans un communiqué.

Timochenko en grève de la faim

L'opposante ukrainienne Ioulia Timochenko a commencé lundi une grève de la faim depuis sa prison pour protester contre ce qu'elle considère comme une « falsification des élections » législatives.

« Je commence une grève de la faim en signe de protestation contre la falsification des élections », a annoncé l'ex-première ministre dans une déclaration lue par son avocat.

L'alliance à laquelle appartient son parti est arrivée en deuxième position, selon les résultats préliminaires.

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