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Manifestation au Koweït : plus de 100 blessés

Manifestation au Koweït : plus de 100 blessés

Plus d'une centaine de personnes ont été blessées dimanche au Koweït dans des affrontements entre des policiers et des dizaines de milliers de manifestants opposés à une modification de la loi électorale, jugée trop favorable aux candidats du pouvoir.

Les manifestants s'étaient rassemblés à différents endroits de la capitale pour converger vers le siège du gouvernement, qui abrite les bureaux de l'émir, du prince héritier et du premier ministre.

Mais le ministère de l'Intérieur avait prévenu qu'il n'autoriserait aucun « sit-in, rassemblement, marche, regroupement ou campement [dans] aucun lieu autre que la place en face du Parlement ».

La police antiémeute a eu recours à des gaz lacrymogènes, à des grenades assourdissantes et à des balles de caoutchouc pour disperser la manifestation organisée par d'anciens députés de l'opposition.

« Le nombre des manifestants blessés [admis] à l'hôpital après avoir été attaqués par la police antiémeute a dépassé le chiffre de 100 », a déclaré sur Twitter le directeur de la Société koweïtienne pour les droits de l'homme, Mohammad al-Humaidi.

Le ministère de l'Intérieur a de son côté indiqué que 11 policiers avaient été blessés par des pierres lancées par des manifestants.

Selon les organisateurs de la manifestation, au moins une dizaine de personnes, dont l'ancien député islamiste Walid al-Tabtabaï et un journaliste, ont été arrêtées.

Leur nombre était de quelque 100 000 selon l'ex-député Abdallah al-Barghash, ce qui en ferait la plus importante manifestation de l'histoire du Koweït, et de 30 000 selon des observateurs indépendants. La police n'a quant à elle pas fait d'estimation.

Le Koweït connaît des crises politiques à répétition depuis quelques années. Le pays n'a pas connu de manifestations de masse comme celles qui se sont déroulées dans la foulée du printemps arabe, mais les relations se sont tendues entre le Parlement et le gouvernement dominé par la famille royale.

Le dernier mouvement de contestation a commencé en juin dernier avec l'annulation des élections de février - qui avait donné une majorité aux islamistes - et la dissolution du Parlement par la Cour constitutionnelle du Koweït. La précédente assemblée plus favorable au gouvernement avait alors été rétablie dans ses fonctions.

Vendredi dernier, l'émir cheik Sabah Al-Ahmad Al-Sabah a procédé à une modification du code électoral. Le lendemain, le gouvernement koweïtien a fixé au 1er décembre des élections législatives anticipées, que l'opposition a décidé de boycotter, redoutant une manipulation du scrutin.

Le Koweït en bref

Le Koweït est la première monarchie du Golfe à s'être dotée d'un Parlement en 1963, deux ans après la désignation d'une assemblée constituante. Et ce n'est qu'en 2006 que les femmes ont obtenu le droit de vote.

Toutefois, les 50 députés ont pour rôle de surveiller l'activité gouvernementale sans pouvoir faire partie du Cabinet. L'essentiel des postes ministériels est détenu par les membres de la famille royale.

Depuis 2006, cette monarchie pétrolière et membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) vit une succession de crises politiques dues aux rivalités entre les membres de la famille régnante.

Né en 1929, l'émir Sabah Al-Ahmad Al-Sabah est à la tête du pays depuis 2006 après la destitution de son prédécesseur pour des raisons de santé. Et Sabah Al-Ahmad Al-Sabah est le 15e émir de la dynastie des Al-Sabah, qui règne sur le petit émirat depuis plus de 250 ans.

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