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«Ici, Chez soi»: Un sans-abri choisit son nouvel appartement (VIDÉO)

Simon: un sans-abri choisit son nouvel appartement (VIDÉO)

À pied ou à bicyclette, Simon quadrille le Plateau-Mont-Royal et le Mile-End, mais peu de Montréalais savent que cet ex-itinérant est aujourd’hui un participant du projet Chez Soi. La réalisatrice Sarah Fortin de l’ONF l’a rencontré alors qu’il visitait un appartement.

onf logoIci, Chez soi est un documentaire Web de l’ONF dans les coulisses de Chez Soi, une grande enquête de la Commission de la santé mentale du Canada pour stopper l’itinérance chronique.

Le concept? Donner un toit aux sans-abri.

Peut-on stopper l’itinérance?

Chaque année, les contribuables canadiens dépensent plus de 1,4 milliard de dollars en frais hospitaliers, policiers et judiciaires pour traiter une infime minorité d’itinérants qui vit dans la rue durant de longues périodes. Ces individus, qui vivent «l’itinérance chronique», ont souvent un problème de santé mentale.

Chez Soi est une grande enquête sur l’itinérance et la santé mentale au Canada. Elle est menée en parallèle dans cinq villes canadiennes : Moncton, Montréal, Toronto, Winnipeg et Vancouver.

Sonia Côté est coordonnatrice du projet à Montréal, et en entrevue, l’experte des services de logement dans le système de santé est sans équivoque : « Au cœur de l’approche réside la conviction que pour sortir un sans-abri du cycle de l’hospitalisation, de l’incarcération et de la judiciarisation, il faut le loger. Lui donner un toit. »

Cette approche, appelée Housing First ou Logement d’abord, a été développée au cours des années 1990 par Sam Tsemberis, un Montréalais résidant à New York.

L’efficacité de cette méthode est déjà bien implantée à New York et dans plusieurs autres villes nord-américaines. Pour en évaluer l’efficacité, les chercheurs canadiens ont dû recruter des participants et des participantes dans les cinq villes et les scinder en deux groupes : ceux logés par le projet et ayant accès aux services de Chez Soi, et les autres qui survivent grâce aux ressources existantes. L’objectif des chercheurs et chercheuses est de savoir si l’approche Housing First peut stopper la crise de l’itinérance qui touche les grandes villes du pays. L’étude se termine en mars 2013 et les résultats seront connus plus tard après cette date.

Critères de sélection

« Les participants de l’étude ont été recrutés dans la rue, les foyers et les organismes de première ligne. Ils devaient présenter un double diagnostic : être itinérant et souffrir d’un problème de santé mentale, comme la schizophrénie, la bipolarité, la dépression majeure ou la psychose » précise Clément Savignac, agent de relations humaines pour Chez Soi à Montréal.

Clément est membre de l’équipe de suivi intensif, qui se réunit chaque semaine pour discuter de la vie des participants logés qui vivent les situations les plus lourdes. Il connaît bien Simon.

Un coup de pouce

Au moment de se joindre au projet, les participants ne possèdent souvent pas grand-chose; ils n’ont ni carte d’assurance sociale, ni mobilier, ni compte bancaire. « On leur fournit des meubles neufs et le nécessaire pour vivre – un matelas, une télé, des ustensiles de cuisine et des rideaux, rappelle fièrement Clément Savignac. Avec le logement, leurs besoins de base sont comblés, ils peuvent se concentrer sur d’autres aspects de leur vie. »

« À l’occasion d’une visite, la réaction des participants est spontanée : ils vont regarder la façade du bloc, les pièces dans l’appartement. La plupart sont dépréciatifs envers eux-mêmes et n’arrivent pas à croire qu’ils méritent d’être logés », révèle Clément Savignac.

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