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Le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, démissionne

Dalton McGuinty démissionne
CP

Réélu il y a à peine un an pour un troisième mandat, Dalton McGuinty a annoncé lundi sa démission prochaine à titre de premier ministre de l'Ontario et de chef du Parti libéral de la province. Il a également prorogé le Parlement.

Semblant ému, il en a informé son caucus au cours d'une réunion d'urgence convoquée lundi soir. Il restera à la tête de la province et du Parti libéral jusqu'à que celui-ci ait choisi son successeur.

Mettant de l'avant les 16 années passées à la tête du Parti libéral de l'Ontario, dont neuf à la tête de la province, il a fait valoir que le moment était venu de passer le flambeau à quelqu'un d'autre.

« Le temps du renouveau est arrivé. Le temps pour un prochain premier ministre libéral est arrivé. Il est temps que de nouvelles idées libérales guident notre province. » — Dalton McGuinty

Il a précisé qu'il avait demandé au président du parti, Yasir Naqvi, d'organiser une course à la direction « le plus rapidement possible ».

Dalton McGuinty restera cependant député d'Ottawa-Sud jusqu'à la prochaine élection générale.

Au cours d'un point de presse donné après la réunion de son caucus, il a tourné à la blague les questions sur son éventuelle participation à la course à la direction du Parti libéral du Canada. « Je n'ai pas de plan », a-t-il assuré. « Quelles rumeurs répandez-vous? » a-t-il demandé aux journalistes, nombreux à revenir à la charge.

Accompagné de son épouse, de son frère, de son directeur de campagne ainsi que d'anciens conseillers et amis proches, Dalton McGuinty a remercié les Ontariens en général et son caucus en particulier.

Pendant son allocution, le premier ministre a vanté les accomplissements de sa formation. Il a reconnu avoir commis quelques erreurs en gouvernant, mais affirmé que son parti avait réalisé de grandes choses en éducation, en santé et en environnement. Avant le retour au pouvoir du Parti libéral, il y a 16 ans, celui-ci n'avait remporté qu'une seule élection en 50 ans, a-t-il rappelé.

Même si sa démission surprend les observateurs, il reste que sa province se révélait de plus en plus difficile à gouverner.

L'Ontario, la province canadienne la plus touchée par la crise financière de 2008, est confrontée à un déficit de 14,4 milliards, lui aussi le plus important au pays.

Sa proposition de geler les salaires dans la fonction publique pour arriver à juguler le déficit se heurtait à l'opposition des autres partis. En point de presse, M. McGuinty a d'ailleurs mentionné cette impasse sur une « question importante de politique publique ».

Son gouvernement minoritaire faisait aussi face à une tempête politique, soulevée par le déménagement de deux centrales au gaz naturel de Mississauga et Oakville. Le gouvernement libéral était menacé de faire l'objet d'une deuxième motion d'outrage au Parlement dans ce dossier. Les partis d'opposition reprochent au gouvernement d'avoir manqué de transparence.

La session prorogée

M. McGuinty a choisi de proroger la session, car les chances étaient minces d'obtenir le gel des salaires dans la fonction publique dans l'état actuel des choses.

Pendant la suspension de l'Assemblée législative, les négociations recommenceront, a-t-il affirmé. Quand les députés siégeront à nouveau, il y aura soit un plan avec les syndicats pour le gel, soit un projet de loi avec l'accord de l'opposition, a-t-il dit.

Parcours

Dalton McGuinty dirige l'Ontario depuis 2003. Il est devenu chef du Parti libéral en 1996, battant à l'époque le favori Gerard Kennedy.

Il a obtenu une deuxième majorité consécutive en 2007, puis a hérité d'un gouvernement minoritaire en octobre 2011. Il est alors devenu le premier Ontarien à remporter trois mandats consécutifs depuis plusieurs générations.

Le mois dernier, les libéraux, qui ne sont qu'à un siège de la majorité, ont raté l'occasion de la reprendre, perdant l'élection partielle dans Kitchener-Waterloo.

Il y a moins de deux semaines, Dalton McGuinty avait facilement gagné un vote de confiance, obtenant l'appui de 85,8 % des délégués.

Depuis son élection en 2003, M. McGuinty a fait de l'éducation sa priorité, lançant entre autres un programme de maternelle à temps plein pour toutes les écoles de la province.

Son approche familiale lui a aussi valu le sobriquet de Premier Dad (papa McGuinty), à la suite d'interventions répétées de son gouvernement dans la vie des Ontariens.

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