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Affaire Surprenant : la coroner s'interroge sur les limites du secret professionnel

Affaire Surprenant : la coroner s'interroge sur les limites du secret professionnel

La coroner Catherine Rudel-Tessier, qui s'est penchée sur les causes et les circonstances du décès présumé de Julie Surprenant, demande aux hôpitaux et aux ordres professionnels de clarifier la notion de secret professionnel.

Dans le rapport d'enquête qu'elle a déposé sur la disparition de la jeune femme de 16 ans, de Terrebonne, en novembre 1999, la coroner estime que les aveux qu'aurait faits avant de mourir le principal suspect dans cette affaire à deux membres du personnel de la Cité-de-la-Santé de Laval n'étaient pas couverts par le secret professionnel.

À l'époque, les ordres professionnels de l'infirmière auxiliaire et de la préposée aux bénéficiaires avaient évoqué le secret professionnel pour expliquer le silence des deux femmes qui avaient reçu les confidences de Richard Bouillon.

La coroner prudente face aux demandes de la famille

La coroner évite par contre de se prononcer sur la nécessité d'adopter une loi, comme le demande le père de Julie Surprenant, qui obligerait les personnes qui détiennent des informations pouvant permettre de résoudre un crime à les divulguer à la police, même si elles sont obtenues de façon confidentielle.

La coroner Rudel-Tessier s'est aussi montrée prudente face à la demande de la famille Surprenant d'ouvrir l'accès au public à des données sur le passé judiciaire des délinquants sexuels. Une mesure qui, selon les avocats de M. Surprenant, aiderait les citoyens à se protéger des prédateurs sexuels.

Selon la coroner, ce n'est pas à elle qu'il revient de juger de la pertinence d'adopter de telles mesures au Canada, même si elles ont déjà cours aux États-Unis. La protection de la vie privée des délinquants sexuels est selon elle un choix de société qui doit être débattu dans un cadre plus large que celui de cette enquête.

Richard Bouillon relié à la mort de Julie Surprenant

Dans le rapport d'enquête qu'elle a déposée sur la disparition de la jeune femme de Terrebonne, en novembre 1999, la coroner établit par ailleurs, comme l'avaient fait les enquêteurs de la police, que le délinquant sexuel Richard Bouillon était lié à la disparition de Julie Surprenant.

Richard Bouillon, qui habitait l'appartement situé au-dessus de celui de la victime, traînait un lourd passé judiciaire en matière de viol et d'agression sexuelle. Malgré des années d'efforts et une peine d'emprisonnement de 6 ans pour une autre affaire d'agression sexuelle, la police n'a jamais réussi à réunir suffisamment de preuves pour l'inculper.

Atteint d'un cancer en phase terminale, Richard Bouillon a confié en 2006 à une infirmière et à une préposée aux bénéficiaires de la Cité-de-la-Santé de Laval qu'il avait enlevé et assassiné Julie Surprenant avant de jeter son corps dans la rivière des Mille-Îles.

L'homme demandait à l'époque de se confier au journaliste Claude Poirier, ce qui ne s'est pas fait. Les deux femmes avaient alors choisi de ne pas divulguer ces informations aux enquêteurs de la police.

12 ans plus tard...

Ce n'est qu'en 2011 que l'une d'elles décide de se confier au chroniqueur judiciaire Claude Poirier. Ces révélations avaient alors donné lieu à d'importantes fouilles dans la rivière des Mille-Îles entre Terrebonne et Laval pour découvrir les restes de Julie Surprenant, mais en vain.

Richard Bouillon avait, semble-t-il, avoué s'être débarrassé du corps de Julie Surprenant dans un sac de sport lesté de briques qu'il avait ensuite jeté dans la rivière.

Les policiers n'ont jamais retrouvé le corps de Julie Surprenant.

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