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25 ans de libre-échange avec les États-Unis

25 ans de libre-échange avec les États-Unis
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Vingt-cinq ans après la conclusion du traité de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, quels bénéfices l'accord a-t-il apporté au pays?

La plupart s'entendent pour dire que l'entente a aidé au développement économique du Canada. Il se trouve toutefois des critiques qui affirment que le pacte a plutôt aidé à diriger vers les États-Unis de nombreux emplois auparavant occupés par des Canadiens. Ceux-ci soulignent également que l'accord n'a pas permis aux entreprises canadiennes de prendre une plus grande place dans les importations américaines. En fait, bien que les échanges entre les deux pays aient plus que triplé depuis 1987, la part des importations canadiennes sur les importations totales des États-Unis est maintenant plus petite que ce qu'elle était avant la conclusion de l'accord.

Toutefois, selon le gouvernement fédéral, en pleine négociation d'un traité de libre-échange avec l'Union européenne, « l'accord historique conclu en 1987 a placé le Canada et les États-Unis à l'avant-garde de la libéralisation des échanges, et il constitue à ce jour la plus grande réussite du monde sur le plan du libre-échange ».

Le gouvernement note que depuis 1989, lorsque l'accord de libre-échange est entré en vigueur, le PIB annuel du Canada a augmenté de 1,1 billion de dollars et que près de 4,6 millions d'emplois ont été créés au Canada. Toujours selon le gouvernement, la productivité du Canada aurait augmenté de 14 % depuis 1994, année de mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui a succédé au premier traité.

Brian Mulroney toujours pour l'accord

Quant à Brian Mulroney, qui était premier ministre lors de la conclusion des deux accords, il a affirmé à CBC que le pacte avait été « un succès en général ».

M. Mulroney pense que l'accord apporte plusieurs bienfaits au Canada sur le plan international. Mais par-dessus tout, l'ancien premier ministre croit que le fait de s'être engagé dans un accord d'une telle ampleur avec la plus importante économie mondiale a apporté une plus grande confiance en eux aux Canadiens sur le plan économique, les rendant moins timorés et plus ouverts aux occasions qui leur sont offertes.

Une analyse de la Banque de Montréal

La Banque de Montréal pense elle aussi que l'accord de libre-échange (ALE) entre le Canada et les États-Unis a été bénéfique pour le Canada.

« L'ALE et l'ALENA ont joué un rôle déterminant dans la modernisation de l'économie canadienne et ils sont pour beaucoup dans le fait que le Canada, un pays qui était relativement sous-performant parmi les économies du monde industrialisé, soit devenu un pays relativement surperformant », a indiqué Doug Porter, économiste en chef délégué pour BMO Marchés des capitaux.

L'institution souligne que la réussite du Canada vient entre autres des réformes qu'il a apportées à son économie au cours des années, mais elle croit que c'est l'accord de libre-échange qui a préparé le terrain à ses changements, en clarifiant entre autres les règles du commerce et de l'investissement en Amérique du Nord.

La banque note également que le traité a permis à l'économie canadienne de rester à flot lors des périodes de fort ralentissement économique que le monde a connues au cours des 10 dernières années, en empêchant l'adoption de mesures protectionnistes.

Pour ce qui est des échanges commerciaux avec les États-Unis en tant que tels, le rapport de la Banque de Montréal note toutefois que ceux-ci ont connu un recul depuis 2000. La valeur totale du commerce bilatéral avec les États-Unis, qui avait augmenté de 31 % du PIB avant 1987 à un sommet de 56,7 % en 2000, a depuis baissé, pour se retrouver à 36 %.

Par ailleurs, l'institution tient également à rappeler que l'accord de libre-échange ne visait pas seulement l'intensification des échanges commerciaux, mais aussi le renforcement des investissements transfrontaliers. Elle considère que le pacte a été sur ce point une réussite.

« Les investissements directs des États-Unis au Canada représentaient en moyenne à peine 1,7 milliard de dollars par année au cours des six années précédant l'entrée en vigueur de l'ALE et ils s'élevaient à 4,7 milliards par année au cours des six premières années de l'ALE, avant de grimper à 19,8 milliards de dollars par année depuis 1995 ».

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