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La crise de la monnaie entraîne des affrontements à Téhéran

La crise de la monnaie entraîne des affrontements à Téhéran

Des affrontements entre manifestants et policiers ont éclaté mercredi, à Téhéran, dans la foulée de la perte de valeur de la monnaie nationale, le rial.

Les affrontements sont survenus à la suite d'interventions de la police antiémeute, qui tente de mettre fin au trafic de revendeurs illégaux de devises.

Les policiers ont investi le quartier de Ferdossi où ils ont ordonné la fermeture de tous les magasins. Les manifestants ont répondu en incendiant des bennes à ordures. Des hommes ont aussi lancé des pierres sur les policiers et sur l'un de leurs véhicules, avant de prendre la fuite.

La majorité des magasins étaient fermés avant même la descente des policiers contre les revendeurs de devises, en raison de l'incertitude planant sur la valeur de la monnaie. Un responsable des forces de l'ordre, le colonel Khalil Helali, a déclaré que la police allait agir contre les marchands qui ont fermé leurs étals pour « perturber » la situation.

La réponse de l'État

L'intervention policière constitue la réponse de l'État iranien à la crise de la monnaie. Le rial ayant perdu environ le tiers de sa valeur en l'espace d'une semaine, le gouvernement a ouvert un « bureau de change » dans le but de stabiliser la devise. Le gouvernement souhaite ainsi fournir des dollars aux importateurs de produits de première nécessité.

Plutôt que de stabiliser le rial, le service a renforcé l'écart entre le taux de change payé par le bureau gouvernemental et celui du marché. C'est pourquoi les autorités iraniennes tentent d'éliminer le marché libre du rial en envoyant la police sur les marchés publics.

« Le bureau de change est en voie d'achèvement, étape par étape, pour aboutir à la suppression du marché des escrocs », a déclaré le ministre des Finances Shamseddin Hosseini.

La monnaie iranienne a chuté mardi à un niveau historiquement bas de 37 000 rials pour un dollar.

Le marché libre serait manipulé par les spéculateurs, selon M. Hosseini, qui croit que le bureau de change officiel permettra de régler la situation. Il précise qu'une centaine de millions de dollars s'y échangent quotidiennement.

L'effet des sanctions internationales

Le rial se déprécie depuis plus d'un an. Il a perdu les deux tiers de sa valeur depuis juin 2011. En plus d'alimenter la colère populaire, cette crise de la monnaie alimente la grogne contre le président Mahmoud Ahmadinejad au parlement.

La police et le président Ahmadinejad sont toutefois impuissants à juguler la crise dont les origines sont supranationales. La perte de valeur du rial est liée aux sanctions économiques de l'ONU, des États-Unis et de l'Union européenne, qui tentent de forcer l'Iran à abandonner son programme nucléaire.

Les sanctions privent le pays de ses revenus pétroliers et limitent la capacité d'intervention de la banque pour soutenir la devise nationale.

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