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Au moins 31 morts dans les attentats-suicide d'Alep

Au moins 31 morts dans les attentats-suicide d'Alep
In this Friday, Sept 7, 2012 photo, Free Syrian Army fighters run after attacking a Syrian Army tank during fighting in the Izaa district in Aleppo, Syria. On Friday, U.S. Senators John McCain, Joe Lieberman and Lindsay Graham, who have toured the volatile Middle East in recent days, urged Washington to help arm Syria's rebels with weapons and create a safe zone inside the country for a transition government. (AP Photo/ Manu Brabo)
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In this Friday, Sept 7, 2012 photo, Free Syrian Army fighters run after attacking a Syrian Army tank during fighting in the Izaa district in Aleppo, Syria. On Friday, U.S. Senators John McCain, Joe Lieberman and Lindsay Graham, who have toured the volatile Middle East in recent days, urged Washington to help arm Syria's rebels with weapons and create a safe zone inside the country for a transition government. (AP Photo/ Manu Brabo)

BEYROUTH - L'artillerie turque a tiré sur des cibles syriennes mercredi, après des tirs syriens qui ont tué cinq civils dans un village frontalier de la Turquie, aggravant les tensions entre les deux voisins et poussant l'OTAN à convoquer une réunion d'urgence.

«Nos forces armées dans la région frontalière ont répondu à cette attaque atroce avec des tirs d'artillerie sur des cibles en Syrie qui ont été détectées par radar, conformément aux règles d'engagement», a déclaré le bureau du premier ministre turc dans un communiqué.

Ces tirs sont survenus au terme d'une journée particulièrement agitée en Syrie, qui a commencé par quatre attentats à la bombe dans un quartier pro-gouvernemental d'Alep, la plus grande ville du pays, tuant au moins 30 personnes et réduisant des édifices en gravats.

Le long de la frontière instable entre la Syrie et la Turquie, un tir de mortier provenant du territoire syrien est tombé sur le village turc d'Akcakale, tuant cinq civils, dont des enfants, et blessant une dizaine de personnes, selon les médias turcs.

Le tir semblait provenir des forces loyales au président syrien Bachar el-Assad, qui combattent les rebelles appuyés par la Turquie.

«La Turquie (...) ne restera pas immobile face à de telles provocations du régime syrien contre notre sécurité nationale», ajoute le communiqué du bureau du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.

La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a déclaré que les États-Unis étaient «outrés que les Syriens tirent de l'autre côté de la frontière». Elle a précisé qu'elle discuterait de la question avec le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.

«C'est une situation vraiment, vraiment dangereuse», a dit Mme Clinton. «Et tous les pays responsables doivent se mettre ensemble pour persuader le régime de Bachar el-Assad d'appliquer un cessez-le-feu, de cesser d'attaquer sa propre population et d'entamer le processus de transition politique.»

La plus haute instance de l'OTAN, le Conseil de l'Atlantique Nord, a tenu une réunion d'urgence à Bruxelles mercredi soir à la demande de la Turquie pour discuter de l'incident. La rencontre s'est conclue sur un communiqué affirmant: «L'alliance continue d'appuyer la Turquie et demande la cessation immédiate de tels actes d'agression contre un allié». L'OTAN exige aussi que la Syrie «mette un terme aux violations flagrantes du droit international».

L'OTAN avait également tenu une réunion d'urgence quand un avion militaire turc avait été abattu par les forces syriennes, en juin.

La Turquie, alliée de l'OTAN, veut éviter d'intervenir seule en Syrie. Le gouvernement turc fait pression en faveur d'une intervention internationale qui permettrait d'établir une zone sécurisée, ce qui impliquerait probablement un déploiement de forces étrangères et une zone d'exclusion aérienne. Mais les alliés craignent qu'une intervention en Syrie n'aggrave le conflit.

La Turquie abrite plus de 90 000 réfugiés syriens dans des camps le long de la frontière, ainsi que plusieurs groupes de l'opposition syrienne.

«Le dernier incident a un peu trop fait déborder le vase», a déclaré le vice-premier ministre turc, Bulent Arinc. «La Turquie est un pays souverain. Il y a eu une attaque sur son territoire. Il doit certainement y avoir une façon d'y répondre par le droit international. (...) J'espère que c'est le dernier acte de folie de la Syrie. La Syrie sera tenue responsable», a-t-il dit.

Les attentats à Alep n'ont pas été revendiqués, mais le gouvernement syrien a blâmé ses opposants, affirmant que les explosions avaient été causées par des kamikazes. Le mode opératoire semblait porter la marque des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont certains sont entrés en Syrie pour participer à la guerre contre le régime.

Le gouvernement syrien a annoncé que les attentats avaient fait 34 morts et 122 blessés, mais le bilan est impossible à vérifier de source indépendante. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une organisation de l'opposition établie à Londres qui s'appuie sur un réseau de sources en Syrie, au moins 40 personnes ont été tuées.

Trois kamikazes ont déclenché leurs charges à quelques minutes d'intervalle sur la place Saadallah al-Jabri, au coeur de la ville. Une quatrième explosion a eu lieu près de la chambre de commerce, proche de la vieille ville, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Les explosions ont provoqué la panique et la peur chez les résidants de la plus grande ville du pays, qui compte trois millions d'habitants. La chaîne de télévision officielle Ikhbariya a diffusé des images d'importants dégâts causés autour de la place. Un immeuble semble avoir été détruit et la façade d'un autre a été lourdement endommagée.

«C'était comme une série de séismes», a déclaré un résidant sous le choc à l'Associated Press, en demandant que son nom ne soit pas publié par crainte pour sa sécurité. «C'était terrifiant. Terrifiant.»

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