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La CIA voyait d'un bon oeil l'élection de Brian Mulroney

La CIA voyait d'un bon oeil l'élection de Brian Mulroney

La CIA voyait le nouveau gouvernement de Brian Mulroney comme une alternative agréable comparativement à l'attitude « gratuitement négative » de l'ombrageux Pierre Elliott Trudeau, révèlent des documents récemment déclassifiés.

L'agence d'espionnage a prudemment évalué M. Mulroney avant de le catégoriser comme un allié plus aimable qu'un Pierre Trudeau parfois irritable, dans un document d'information datant de septembre 1984 et écrit trois semaines après que les progressistes-conservateurs eurent été portés au pouvoir, chassant les libéraux en place depuis longtemps.

La CIA ne s'attendait pas à des changements très importants de la part de M. Mulroney, mais a prudemment accueilli son approche « conciliante et constructive ».

Dans les domaines des échanges commerciaux entre l'Est et l'Ouest, des relations avec le monde communiste et de l'implication américaine en Amérique Centrale, la CIA croyait que les conservateurs adopteraient un point de vue « pragmatique », soutenant Washington lorsque cela était dans l'intérêt du Canada, mais critiquant les États-Unis dans le cas contraire, indique la note d'information.

Celle-ci précise cependant que contrairement à Pierre Elliott Trudeau, la CIA prévoyait que M. Mulroney éviterait les commentaires désobligeants et gratuits sur la politique étrangère américaine et demeure évasif ou silencieux lorsqu'il était politiquement possible de le faire.

« Personnalité gagnante »

La Presse Canadienne a obtenu plusieurs analyses des premiers mois du gouvernement Mulroney rédigées par la CIA, en vertu des dispositions de la Loi américaine sur la liberté de l'information. Certaines parties des documents, discrètement déclassifiés par l'agence au cours des derniers mois, demeurent secrètes.

Bien que Brian Mulroney était largement vu comme tentant de s'attirer les bonnes grâces des républicains de Ronald Reagan -- allant même jusqu'à chanter avec le président américain au printemps 1985 --, la CIA est allée au-delà des séances de photos pour tenter de deviner les intentions politiques du premier ministre.

« En tant que politicien, Mulroney -- tout comme le premier ministre canadien ayant rencontré le plus de succès, le libéral Mackenzie King -- peut être décrit comme un « arrangeur », prêt à s'ajuster aux vents politiques contraires et étant relativement peu inquiet par ses changements brusques de politiques. »

La CIA a argué que bien que la « personnalité gagnante » de M. Mulroney et son statut « d'enfant du Québec » étaient des avantages pour les conservateurs, bâtir une organisation politique efficace dans la province « ne serait pas facile ».

En fait, d'ici le début de la décennie suivante, la poigne conservatrice sur le Québec disparaîtrait à la suite des échecs des discussions constitutionnelles.

L'agence de renseignements a également évalué les politiques probables du gouvernement Mulroney en matière d'investissements étrangers, de défense, de stratégie énergétique, d'environnement et de pêche.

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