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Petitclerc chef de mission

Petitclerc chef de mission

Chantal Petitclerc a bouclé la boucle. D'athlète à entraîneuse, voilà qu'elle a été nommée chef de mission de l'équipe canadienne pour les Jeux du Commonwealth de Glasgow, en 2014.

La Québécoise de 42 ans devient la première athlète paralympique chef de mission d'une délégation intégrée.

« Ça me fait vraiment plaisir. Ça en dit beaucoup sur les valeurs de l'association canadienne des Jeux du Commonwealth qui dit qu'une athlète paralympique peut représenter tous les athlètes. Ça ne fait pas de différence. C'est un beau signe de confiance. Je suis très fière d'être cette première. »

Après avoir passé une série d'entrevues, la Québécoise attendait chez elle, anxieuse, le coup de téléphone...qui est finalement venu.

« J'étais très nerveuse. Ce n'était pas comme être sur une ligne de départ, mais j'avais des petites palpitations. »

Une fébrilité qui s'est rapidement transformée en excitation.

« Je suis très heureuse qu'on m'ait choisie. J'avais le goût de relever ce défi-là. Je suis rendu à l'étape de ma vie où j'ai envie de contribuer au sport, de redonner à la communauté sportive. J'ai envie d'avoir un défi qui soit assez ambitieux, donc là, c'est tout fait », s'est-elle exclamée fendue d'un large sourire.

Avec cinq participations aux Jeux paralympiques, 21 décorations dans ces événements, dont 14 médailles d'or, et plusieurs autres rendez-vous internationaux, l'expérience de l'ancienne athlète est immense. Et c'est ce dont elle compte faire profiter les membres de la délégation qu'elle guidera en Écosse dans deux ans.

« La vie d'un athlète c'est très égocentrique. On est préoccupé uniquement par notre performance. Comme entraîneur j'ai vu ce que c'était de s'occuper des autres. Et là, comme chef de mission, j'ai le goût de participer à une équipe qui va tout donner à ses athlètes. J'ai l'impression que je peux contribuer (à créer un bel environnement de performance), ça peut faire une différence et c'est ce que j'ai le goût de réaliser. »

Une femme occupée

Les défis se succèdent pour Petitclerc depuis sa retraite sportive après les Jeux de Pékin en 2008.

En janvier dernier, courtisée par les Britanniques, elle a accepté un poste d'entraîneuse dans l'équipe paralympique du Royaume-Uni en vue des Jeux de Londres. Si l'athlète connaissait mieux que quiconque le travail exigeant d'un sportif de haut niveau, celui d'un entraîneur lui était plutôt inconnu. Les Britanniques ont remédié à la situation.

« Avec le recul, je me dis que le scénario a été parfait. Au départ, mon expérience avec la Grande-Bretagne, ça a été un peu déchirant. Ils ont investi du temps, ils m'ont donné de la formation, ils m'ont amené là-bas et ils m'ont fait vivre une expérience extraordinaire. Et tout ce que j'ai appris de cette expérience de travail avec les Britanniques, c'est quelque chose que je ramène chez nous. Et c'est un peu le pari que je faisais. (...) Ça se fait encore plus vite que je ne le pensais », raconte-t-elle.

L'histoire jugera peut-être les Jeux de Londres comme un tournant majeur pour le sport paralympique. Plus de 2,7 millions de billets ont été vendus pour assister aux compétitions. Des stades pleins à craquer, pratiquement aucun siège vide, et surtout beaucoup d'heures de diffusion en direct des compétitions en Grande-Bretagne : du jamais vu aux dires de Petitclerc. Mais, selon elle, le Canada aussi progresse dans la visibilité et la considération qu'il porte aux athlètes paralympiques.

« D'avoir une parade des héros olympiques et paralympiques combinée, déjà c'est un beau symbole, un beau message qu'on envoie à toute la population et ça inspire des jeunes. Ça a pris du temps, (mais) ça en valait la peine. Et là c'est gagné. C'est ça qui est intéressant parce qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Les sports paralympiques sont de plus en plus compétitifs, il y a de plus en plus de monde et c'est de plus en plus rigoureux au niveau de l'entraînement et au niveau des performances. Ça ira de l'avant nécessairement. Et ça, c'est une belle réussite. »

Quelles sont les prochaines étapes pour le mouvement paralympique selon la nouvelle chef de mission?

« Je vois deux priorités : une d'entre elles c'est le développement. À cause de contraintes de financement, on a été obligé de se concentrer sur la performance et on sent qu'il y a un petit creux au niveau du développement. Ça n'a pas été la meilleure performance canadienne aux paralympiques (de Londres). Il va falloir investir dans le développement des sports paralympiques. Et l'autre défi, ce que moi j'aimerais voir, c'est beaucoup plus de diffusion. Il n'y a pas eu beaucoup de diffusion en direct des Jeux paralympiques et on sentait que les gens en voulaient plus. Je l'ai vu à Londres et ce que ça m'a donné comme certitude c'est qu'il y a de la place. »

Une place que Chantal Petitclerc aura largement contribué à installer.

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