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Les jeunes et la culture : une étude déboulonne certains mythes

Les jeunes et la culture : une étude déboulonne certains mythes

L'Institut national de recherche scientifique (INRS) a dévoilé jeudi les résultats d'une étude sur les pratiques culturelles des jeunes Montréalais. Le premier constat : les jeunes sont à la fois consommateurs et producteurs de culture.

L'étude La participation culturelle des jeunes à Montréal révèle qu'à l'ère du numérique, les jeunes diffusent leur musique, leurs photos et leurs textes sur le web. Le numérique a complexifié le rapport qu'entretiennent les jeunes avec la culture.

Selon Christian Poirier, professeur-chercheur à l'INRS, l'étude déboulonne certains mythes, dont celui que les jeunes consomment surtout des produits culturels populaires.

« Il faut aller au-delà des représentations stéréotypées, c'est-à-dire que les jeunes ne seraient que dans la culture commerciale du style Justin Bieber et le Centre Bell, et qu'une minorité très active serait dans l'underground, l'indépendant. Il y a fusion des deux, il y a une grande complexité », explique-t-il.

La télévision, le grand perdant

Sans surprise, le web et les appareils mobiles sont omniprésents dans les habitudes de consommation des produits culturels des jeunes. C'est la télévision qui écope.

« Un des constants importants est la perte de vitesse de la télévision traditionnelle, poursuit-il. Ça ne veut pas dire que les produits télévisés ne sont plus consommés, mais ils le sont par le web, par téléchargement sur différentes plateformes. »

Chez les plus jeunes, la consommation simultanée (multitâche) de produits culturels est également omniprésente. Pour attirer ce public, les musées et les bibliothèques de quartier seront appelés, selon le chercheur, à dynamiser leur offre en intégrant ambiance musicale et interactivité, par exemple.

Des jeunes ouverts sur le monde, mais résolument québécois

Par ailleurs, les résultats de l'étude concordent avec ce qui est observé aux États-Unis, en France et en Angleterre notamment, mais avec une nuance importante.

« Le numérique est une tendance lourde qu'on retrouve partout. Le sentiment de la précarité, de l'importance de la culture québécoise ressort peut-être davantage. Les jeunes en sont très conscients, notamment dans leur rapport au téléchargement. [...] Plusieurs jeunes nous ont dit "un artiste international, je vais le télécharger illégalement, mais un artiste québécois, je vais aller acheter son album ou aller voir son spectacle pour l'encourager". »

Aux fins de l'étude, commandée par Culture Montréal, l'INRS a interrogé 58 jeunes francophones et anglophones, âgés de 12 à 34 ans, issus de différents milieux sociaux-économiques. L'étude doit servir à éclairer les organismes publics et les institutions dans leur stratégie d'offre culturelle dans l'avenir.

Les chercheurs ont exploré sept dimensions principales : les activités et les pratiques, les raisons et les motivations, les contextes et les lieux, les personnes et la transmission, le numérique, les impacts et les perceptions et les représentations.

Selon Christian Poirier, le type de recherche privilégié par l'INRS explique son échantillon restreint (58).

« Jusqu'à maintenant, ce qu'on avait comme étude portant sur les jeunes à Montréal, c'était principalement basé des données quantitatives. Ici, l'idée était vraiment d'aller en profondeur sur le sens que les jeunes donnent à leur pratique culturelle. »

Avec la collaboration d'Ève Payette

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