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CSDM: des compressions dans les programmes de francisation tandis que la présidente devient ministre responsable

CSDM: des compressions dans les programmes de francisation
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EXCLUSIF - Des enseignants de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) dénoncent des compressions à venir dans les programmes en francisation. Le cabinet de la nouvelle ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, et responsable de la Charte de la langue française, Diane De Courcy, minimise le fait qu’elle était encore tout récemment présidente de la CSDM.

Dans la note explicative (voir ci-dessous) envoyée à des enseignants du primaire durant la semaine du 17 septembre, on apprend que les «programmes de subventions pour projets interculturels» seront abolis, ou bien subiront d’importantes compressions.

«La plupart des programmes de subventions pour projets interculturels seront modifiés de façon importante cette année et nous sommes nous-mêmes dans l’attente de l’information relative à leur nouvelle mouture. […] Dans tous les cas, directions, conseillers pédagogiques et AVSEC recevront les informations dès qu’elles seront disponibles», peut-on lire dans la lettre, dont Le Huffington Post Québec a obtenu copie.

Au chapitre des programmes, la note explique que la valorisation du français, l’innovation dans les pratiques d’accueil, de même que celui de l’aide aux élèves en situation de grand retard scolaire, seront abolis.

Or, «un seul nouveau programme les remplacera, mais les objectifs et critères seront redéfinis. L’enveloppe budgétaire totale est réduite de 66%», dit la note. Le programme «Mon école est interculturelle» subit également des compressions avec une réduction de 50% de son enveloppe budgétaire.

«C’est totalement frustrant d’apprendre qu’il y aura de telles coupures dans les programmes alors que nous commençons l’année scolaire», dénonce Tania Tongpré, une enseignante en francisation à la CSDM. «Les besoins sont criants en ce qui concerne la francisation à Montréal.» Elle rappelle que c’est la commission scolaire qui a le taux d’allophone le plus élevé à l’échelle du Québec.

D'où proviennent les compressions?

Questionnée sur l’annonce des compressions, la CSDM a renvoyé la balle vers les deux ministères bailleurs de fonds des programmes de francisation: l’Éducation et celui de l’Immigration et des Communautés Culturelles. «Il faut regarder du côté du ministère de l’Éducation», indique ainsi Alain Perron, responsable des communications de la CSDM.

Le ministère de l’Immigration et des Communautés Culturelles assure pourtant que l’argent de la francisation a été alloué cette année. «Le ministère a versé les sommes», assure Réal Grégoire, porte-parole du ministère.

L’attaché de presse de la ministre De Courcy est aussi ferme. «Il n’y a pas eu de coupures dans les programmes de francisation et l’argent a été déposé», affirme Robert-Charles Longpré.

Il renvoie plutôt la balle vers la CSDM, en questionnant sa gestion des fonds. «Ils sont tenus de respecter la destination de ces fonds alloués à la francisation. Je vous invite à questionner plutôt l’organisme concernant l’annonce de ces coupures.»

Or, c'est Diane De Courcy qui avait la charge de ces fonds avant le 9 septembre, date à laquelle elle a quitté son poste de présidente de la commission pour rejoindre le gouvernement.

Du côté du ministère de l’Éducation, la porte-parole Esther Chouinard s’est dite étonnée d’apprendre l’annonce de compressions dans les programmes de francisation à Montréal. Toutefois, malgré nos demandes répétées, elle n'a fourni aucun éclairage sur cette affaire.

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La note explicative envoyée aux enseignants

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