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Commission Charbonneau: bien des entrepreneurs en excavation et égoûts au Consenza

De nombreux entrepreneurs en excavation et égoûts au Consenza
In this Oct. 16, 2008 photo, convicted Montreal crime boss Nicolo Rizzuto leaves a prison in Montreal, Quebec, Canada. Rizzuto, the reputed patriarch of Canada's most famous Mafia family, was shot and killed at his Montreal home Wednesday night, Nov. 10, 2010, a police source said. (AP Photo/The Canadian Press, Graham Hughes)
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In this Oct. 16, 2008 photo, convicted Montreal crime boss Nicolo Rizzuto leaves a prison in Montreal, Quebec, Canada. Rizzuto, the reputed patriarch of Canada's most famous Mafia family, was shot and killed at his Montreal home Wednesday night, Nov. 10, 2010, a police source said. (AP Photo/The Canadian Press, Graham Hughes)

MONTRÉAL - L'enquêteur de la Commission Charbonneau Éric Vecchio affirme que la majorité des entrepreneurs en construction qui ont des contrats publics à Montréal dans le domaine des égouts et de l'excavation se sont présentés au club Consenza, considéré comme le quartier général de la mafia par les policiers, jusqu'en 2006.

Le policier Vecchio, du Service de police de la ville de Montréal et qui a été prêté comme enquêteur à la commission, a affirmé jeudi, lorsque contre-interrogé par l'avocat de l'Association de la construction du Québec, que six entrepreneurs, au moins, sur une dizaine qui existent dans ce domaine à Montréal s'étaient présentés au Consenza pendant la période de surveillance.

«Nous, ce qu'on avance, c'est que la majorité des entrepreneurs qui font affaires ici à Montréal, dans le milieu de l'excavation, des égouts — dans le fond, qui obtiennent des contrats publics — sur une dizaine, on en a six au moins, sinon plus, qui se présentent au Consenza», a résumé le policier enquêteur.

Me Daniel Rochefort, qui représente l'association de constructeurs, cherchait au contraire à lui faire dire que les visites au Consenza, «c'est marginal» et que ce n'est «pas représentatif de l'ensemble de l'industrie, mais uniquement d'un petit groupe».

Mais l'enquêteur lui a dit que quand on se concentre sur les entrepreneurs en excavation et égouts qui ont des contrats publics à Montréal, on arrive alors à une majorité.

La juge France Charbonneau elle-même s'est portée à la défense du témoin, devant l'insistance de l'avocat de l'Association de la construction.

«Maître, je pense qu'au contraire, il répond à votre question. Il vous dit 'si vous parlez d'une façon générale vous avez raison, mais si vous parlez de contrats publics, la majorité se trouvent au Consenza, (la majorité) de ceux qui obtiennent des contrats publics dans les égouts, l'asphalte et l'excavation'», a résumé la présidente de la commission.

74 compagnies

Par ailleurs, on a appris que la Gendarmerie royale du Canada avait réussi à identifier les plaques d'immatriculation de véhicules reliés à 74 compagnies de construction, dans l'aire de stationnement située en face du Consenza, pendant la période de surveillance, de 2002 à 2006. Il ne s'agit pas nécessairement d'entreprises ayant des contrats publics, toutefois, comme le veut le mandat de la commission. Et il faut noter que le Consenza était situé dans un petit mail commercial de cinq à sept commerces et rien ne prouve que ces gens se rendaient au Consenza.

Contre-interrogé par l'avocat de la Ville de Montréal, Me Martin Saint-Jean, le policier Vecchio a donné une idée du niveau de concentration des contrats publics entre certaines mains. «D'après les informations recueillies lors de nos enquêtes, on nous disait que l'arrondissement Verdun n'était réservé qu'à CatCan», a-t-il affirmé.

Me Saint-Jean lui a demandé s'il serait surpris d'apprendre que sur trois ans, de 2006 à 2009, «environ 80 pour cent des contrats octroyés (dans cet arrondissement) l'étaient à l'entreprise CatCan, est-ce que c'est quelque chose qui vous surprendrait?»

«Non, ça ne me surprendrait pas», a rétorqué le policier.

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