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Gaz Métro envisage d'importer plus de gaz de schiste au Québec

Gaz Métro envisage d'importer plus de gaz de schiste au Québec
Radio-Canada.ca

Un texte de Florent Daudens

Alors que le gouvernement Marois a annoncé un moratoire sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste au Québec, Gaz Métro demande à la Régie de l'Énergie d'approuver un plan d'approvisionnement qui pourrait augmenter ses importations de gaz de schiste des États-Unis, de 2013 à 2015.

La semaine dernière, la nouvelle ministre québécoise des Ressources naturelles, Martine Ouellet, semblait fermer définitivement la porte à la production de gaz de schiste. « Je ne vois pas le jour où des technologies permettront une exploitation sécuritaire », a-t-elle soutenu.

Or, du côté de la distribution, Gaz Métro importe actuellement du gaz de schiste, sans être en mesure de chiffrer la proportion. Le distributeur exclusif de gaz au Québec s'intéresse néanmoins de près aux gaz de schiste du nord-est américain dans son plan déposé à la Régie de l'énergie. L'entreprise a refusé de commenter ce plan en arguant qu'il est actuellement examiné par les autorités, mais celui-ci fournit moult détails sur les intentions de Gaz Métro.

En effet, elle compte concentrer la majorité de ses achats au point gazier de Dawn, dans le sud de l'Ontario. Ce carrefour va devenir de plus en plus connecté à plusieurs bassins de gaz de schiste du nord-est américain, estime Gaz Métro. Il est question du bassin de Marcellus, qui est en voie de devenir le plus grand bassin de gaz de schiste en Amérique du Nord, et de celui de l'Utica, en Ohio, qui devrait aussi connaître une croissance importante.

Ces projets illustrent la transformation en profondeur du marché aux États-Unis, un pays traditionnellement importateur de gaz, qui se transforme en exportateur, comme le note Gaz Métro.

En outre, la production de gaz naturel dans l'Ouest canadien diminue, et le gaz de schiste s'avère de plus en plus utilisé par l'industrie des sables bitumineux.

Le « paradoxe énergétique » du Québec

Au final, les clients de Gaz Métro pourraient donc brûler plus de gaz de schiste, importé des États-Unis. « Au Québec, on a un paradoxe énergétique où on refuse certaines choses en l'utilisant. Inévitablement, il va arriver plus de gaz de schiste au Québec si on s'approvisionne davantage au Québec », estime Pierre-Olivier Pineau, expert en politiques énergétiques à HEC Montréal.

Prudence du côté des groupes environnementaux

Du côté des groupes environnementaux, Dominique Neuman, avocat pour l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, estime que la part de gaz de schiste chez Gaz Métro s'avère faible. Et d'ajouter que pour certaines utilisations « ciblées », le gaz naturel peut s'avérer préférable à d'autres sources d'énergie.

Pierre-Olivier Pineau note que plusieurs sources de gaz naturel renouvelable existent. « Si les Québécois veulent vraiment une filière propre, c'est possible ». À un coût qui reste toutefois à chiffrer. Il cite en exemple le biométhane, qui pourrait atteindre une part de 5 à 10 % des approvisionnements de Gaz Métro. À ce sujet, l'entreprise dit vouloir « continuer de suivre de près le développement de l'industrie ».

Quant à l'augmentation de la consommation d'électricité pour diminuer celle du gaz, elle aurait un effet de balancier, croit le chercheur : Hydro-Québec serait moins en mesure d'exporter, ce qui pourrait entraîner une hausse de la consommation de gaz dans d'autres États ou provinces. Reste une autre solution, mentionne M. Pineau : réduire la consommation d'énergie.

De son côté, la Régie de l'énergie examinera le dossier de Gaz Métro en novembre prochain.

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