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"7 boxes", seul film du Paraguay à Toronto, et thriller réjouissant

"7 boxes", seul film du Paraguay à Toronto, et thriller réjouissant

Le Paraguay démontre qu'on peut faire un film réjouissant avec un petit budget : 7 boxes, thriller bien ficelé ou la malice des uns se confronte à la bêtise des autres, vient d'être présenté pour la première fois à l'étranger au festival international du film de Toronto.

Réalisé par Juan Carlos Maneglia, 46 ans, et Tana Schembori, 42 ans, deux cinéastes d'Ascension dont c'est le premier long-métrage, 7 boxes (titre original 7 cajas, 105 minutes), est le seul film du Paraguay projeté à Toronto.

L'industrie du cinéma paraguayenne est quasi-inexistante - vingt films en tout et pour tout, selon les deux réalisateurs - ce qui rend encore plus intéressante la présence dans un festival international de ce thriller au budget de 500.000 dollars.

L'action se situe entièrement dans les ruelles encombrées, bruyantes et colorées du marché d'Ascension. Dans ce labyrinthe surpeuplé, Victor, un adolescent débrouillard et rêveur - campé par un acteur amateur très doué, Celso Franco - tente de se faire quelques sous en acceptant d'aller livrer sept caisses à l'autre bout du bazar. Une petite voisine, Lise (Lalil Gonzalez), intrépide et maligne, l'accompagne dans son périple.

Prix de la course : un billet de 100 dollars, autrement dit une fortune pour ce garçon pauvre qui voudrait bien s'offrir un téléphone cellulaire dernier cri. Le commanditaire de la course, un boucher à la mine patibulaire, a déchiré le billet en deux. La moitié à Victor pour livrer la marchandise, l'autre moitié quand la course sera dûment remplie.

Avec sa drôle de cargaison chargée sur une brouette à moitié déguinglée, Victor se fraye tant bien que mal un chemin entre les étals de bouchers, fripiers et autres vendeurs en tout genre.

Mais le voilà embarqué malgré lui dans une histoire de vols, de kidnapping et de meurtres. Un homme le poursuit qui voudrait bien récupérer la cargaison pour aller la livrer lui-même et empocher par la même occasion le fameux billet de 100 dollars.

Bientôt, il a à ses trousses toute une troupe de types louches et armés, sorte de pieds-nickelés à l'air aussi bête que méchant.

Boui-boui chinois

Mais que peut bien renfermer ces caisses qui devaient apporter la richesse à Victor et ne lui valent que des ennuis? Surtout que la police rôde et que celle qui sillonne les ruelles du marché d'Ascension n'a pas l'air commode!

Quand Victor découvre leur contenu, il regrette amèrement d'en avoir ouvert une !

Ajouter à cette histoire folle celle de la grande soeur de Victor, de sa copine enceinte jusqu'aux yeux et du patron du boui-boui chinois où elles travaillent qui ne leur parle qu'en mandarin, et l'on obtient un divertissement très réussi.

"Tana et moi créons des publicités pour la télévision. Un jour, nous avons tourné un spot dans le marché d'Ascension, et ça nous a donné l'envie d'y faire un film", a expliqué lundi Juan Carlos Maneglia à l'AFP.

"C'est un film typiquement paraguayen: le sens de l'humour de ses habitants, leur façon de parler... Même Victor et Lise existent en vrai. Victor pousse des caisses dans le marché, sa copine est une intrépide", souligne Tana Schembori.

Les deux amis ont dû se débrouiller pour trouver des fonds, notamment auprès la compagnie hydroélectrique du Paraguay et du centre culturel espagnol d'Ascension. Présenté en 2011 au festival de San Sebastian, encore en cours de réalisation, leur film a remporté le premier prix dans la catégorie cinéconstruction permettant aux deux Paraguayens de boucler leur budget pour terminer leur film.

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