Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La condamnation de Samsung changera-t-elle la donne sur le marché du mobile?

La condamnation de Samsung changera-t-elle la donne sur le marché du mobile?

Samsung a été condamné à payer une amende de 1,05 milliard de dollars par un jury fédéral de San José, en Californie, qui a estimé vendredi que l'entreprise avait copié la technologie utilisée par Apple sur l'iPhone et l'iPad. S'il est confirmé, ce jugement pourrait avoir d'importantes répercussions sur le marché des téléphones intelligents, selon les spécialistes.

Les géants américain et sud-coréen de l'informatique s'accusaient mutuellement d'avoir copié des brevets de téléphones intelligents et tablettes.

Apple réclamait 2,5 milliards de dollars de dommages et intérêts à Samsung. La firme à la pomme avait porté plainte pour violation de brevet en avril 2011. De son côté, Samsung Electronics demandait 399 millions de dollars pour copie, mais le jury l'a débouté de toutes ses demandes.

Selon le tribunal, plusieurs produits de Samsung reproduisent des créations d'Apple comme la possibilité d'agrandir un texte en tapotant avec le doigt.

Le géant de Cupertino prévoit de demander l'interdiction de la vente des téléphones intelligents et tablettes de Samsung sur le marché américain. La firme américaine pourrait aussi demander au juge de tripler le montant des dommages et intérêts dus par Samsung. Les avocats du fabricant sud-coréen, de leur côté, ont déclaré au juge qu'ils contestaient les conclusions du jury.

La juge Lucy Koh doit statuer dans plusieurs semaines sur leurs observations. Me John Quinn, le principal avocat de Samsung, a indiqué que le géant sud-coréen ferait appel en cas de confirmation de la décision.

Ce jugement, s'il était confirmé, « découragerait l'innovation et limiterait le droit des consommateurs à faire leur choix eux-mêmes », a estimé Me Quinn. « Il ne s'agit en aucun cas du dernier mot dans cette affaire », a-t-il averti. « La loi sur les brevets ne devrait pas être détournée afin de donner à une entreprise le monopole de la forme des smartphones ».

Au point de vue industriel, la gamme Galaxy de Samsung utilise le logiciel Android, et après avoir constaté la défaite de Samsung, d'autres fabricants d'électronique utilisant Android de Google pourraient se montrer réticents à utiliser le logiciel et risquer des poursuites.

« Certains fabricants pourraient finir par se dire: "On adore Android, mais on veut vraiment plus continuer de se battre contre Apple" », estime Christopher Marlett, pdg de MDB Capital Group, une banque d'investissement spécialisée dans la propriété intellectuelle. « Je pense que ça pourrait au final obliger Google à les indemniser, s'il veut qu'ils continuent à utiliser Android », ajoute-t-il.

Pour M. Marlett, l'affirmation par les jurés selon laquelle Samsung a copié Apple importe sans doute plus que le montant des dommages et intérêts. « Je ne sais pas si un milliard de dollars est vraiment significatif pour Apple ou Samsung », estime-t-il. « Mais il y a un coût d'image : en tant qu'entreprise, vous ne voulez pas être perçu comme quelqu'un qui vole ses idées à quelqu'un d'autre. Je suis sûr que Samsung veut être perçu comme une entreprise innovante, surtout que beaucoup d'entreprises asiatiques sont désormais connues pour copier les innovations ».

La bataille judiciaire entre Apple et Samsung ne se limite pas aux États-Unis. Les deux concurrents ont également porté plainte en Corée du Sud, en Allemagne, au Japon, en Italie, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en France et en Australie.

Lors du procès de Séoul, la justice a considéré vendredi que Samsung n'avait pas copié l'iPhone, hormis sur un point, et qu'Apple avait contrefait la technologie sans fil de Samsung. Les deux entreprises ont été condamnées à payer des dommages et intérêts limités.

Apple et Samsung représentent à eux deux plus de la moitié des ventes mondiales de téléphones intelligents.

Associated Press

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.