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Un prix Polaris sans artistes francophones: un hasard, plaide le fondateur Steve Jordan

Pas de francophones en lice: un hasard?
Getty Images

MONTRÉAL - Steve Jordan était prêt. Dès que la "courte liste" du prix Polaris a été dévoilée, mardi, le fondateur et directeur exécutif du prix musical pancanadien savait que l'absence d'artistes francophones entraînerait une levée de boucliers.

"Je comprends. Je m'y attendais complètement", a-t-il laissé tomber à l'autre bout du fil depuis Toronto, quelques minutes après la divulgation de la fameuse liste de dix finalistes.

Celle-ci a permis de constater que Montréal sera représentée par les artistes Grimes et Handsome Furs, installés dans la métropole _ et partiellement par la formation Yamantaka, qui possède la "double nationalité" toronto-montréalaise.

Mais les artistes d'expression francophone qui figuraient sur la "longue liste" _ Marie-Pierre Arthur, Avec pas d'casque, Ariane Moffatt et Coeur de pirate _ ont fait chou blanc.

"On ne garantit pas qu'un artiste de tel ou tel endroit obtiendra une nomination _ c'est la même chose que pour les genres musicaux, ou le sexe des artistes. C'est juste comme ça que ça se passe", a fait valoir Steve Jordan.

Il a d'ailleurs tenu à rappeler que l'organisation du prix Polaris s'était attiré les foudres du Canada anglais lors de la victoire du groupe Karkwa, en 2010.

"Nous avons été accusés d'avoir un 'bloc québécois' au sein de notre équipe de juges. Mais dire ça, c'est tenir pour acquis que les Québécois votent seulement pour les albums du Québec, et ce n'est tout simplement pas le cas", a-t-il exposé.

Quelque 200 journalistes et blogueurs spécialisés en musique provenant des quatre coins du pays ont le mandat de sélectionner les artistes qui se retrouvent sur les listes du prix Polaris. Entre 40 et 50 de ces juges proviennent du Québec, estime Steve Jordan.

Les artistes qui poussent la chanson dans la langue de Molière ne sont pas les seuls représentants du Québec à ressortir bredouille du processus de sélection. Des Montréalais ont en effet connu le même sort qu'eux: Leonard Cohen, Patrick Watson, The Barr Brothers et Parlovr ont été écartés.

Ce sera donc à la jeune sensation de l'électro-pop Grimes (Claire Boucher), dont l'album "Visions" a attiré l'attention de nombreuses publications spécialisées en musique, et au duo Handsome Furs, à qui l'on doit "Sound Kapital" _ et dont la séparation a été annoncée en mai _, de défendre le titre de Montréal à Toronto.

Les artistes de la métropole ont toujours fait bonne figure dans cette compétition, en gagnant trois des six prix remis depuis 2006. Patrick Watson ("Close To Paradise"), Karkwa ("Les chemins de verre") et Arcade Fire ("The Suburbs") ont respectivement remporté la mise en 2007, 2010 et 2011.

Toronto sera toutefois fort bien représentée avec Feist ("Metals"), Drake ("Take Care") et Fucked Up ("David Comes to Life"), lauréat du prix Polaris en 2009 grâce à son album "The Chemistry of Common Life".

Deux artistes ontariens, Cold Specks ("I Predict a Graceful Expulsion") et Kathleen Edwards ("Voyageur") ont également été retenus.

La formation britanno-colombienne Japandroids ("Celebration Rock") et le groupe albertain Cadence Weapon ("Hope in Dort City") complètent la courte liste des dix finalistes.

Créé en 2006, le prix Polaris récompense le meilleur album canadien de l'année précédente. Depuis l'an dernier, il est assorti d'une bourse de 30 000 $.

La cérémonie de remise de prix aura lieu le 24 septembre à Toronto. Un jury formé de 11 personnes devra choisir un vainqueur à la fin de cette soirée, au cours de laquelle les finalistes sont invités à interpréter des pièces de leur album.

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