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Mexique : le PRI et ses alliés auraient perdu de justesse la majorité au Congrès

Mexique : le PRI perd la majorité au Congrès
AFP

Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) et ses alliés semblent avoir perdu de justesse la majorité des deux chambres du Congrès mexicain, ont annoncé les autorités électorales mardi, donnant une puissance de levier aux petits partis et augmentant la probabilité que les partis tentent de rallier des députés liés à des formations rivales.

Le PRI, qui a occupé la présidence du Mexique pendant 71 ans, a été déclaré vainqueur de l'élection présidentielle du 1er juillet, marquant son retour à la plus haute fonction de l'État qu'il a quittée en 2000.

Le PRI est allié au Parti vert. Ensemble, ils ont remporté 240 des 500 sièges de la chambre basse du Congrès. Le PRI a aussi un partenariat fluctuant avec le parti Nouvelle Alliance, contrôlé par le principal syndicat d'enseignants du Mexique, qui a remporté 10 sièges à la chambre basse.

Ensemble, ces trois partis détiennent exactement la moitié des sièges de la chambre basse, mais il est très rare que la totalité des 500 députés soient présents en même temps lors des séances de l'assemblée.

Selon l'Institut fédéral électoral, le PRI et le Parti vert obtiendraient également 61 des 128 sièges du Sénat, tandis que Nouvelle Alliance en obtiendrait un. Si ces trois partis votent ensemble, ils auront un total de 62 voix, soit trois de moins que la majorité.

Le parti Action nationale (droite) du président sortant Felipe Calderon, arrivé troisième à la présidentielle, obtiendrait quant à lui 114 sièges à la chambre basse, tandis que le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche) d'Andrés Manuel Lopez Obrador aurait obtenu 101 sièges. Le PRD est allié à deux autres petits partis, dont les votes combinés pousseraient la gauche à la deuxième place au sein du Congrès, avec environ 136 sièges.

Un paysage politique différent

Le vainqueur de l'élection présidentielle, le candidat du PRI Enrique PeIna Nieto, a semblé reconnaître la nécessité de travailler au-delà des lignes de parti, en affirmant mardi qu'il commencerait à rechercher un consensus avec les autres partis avant son entrée en fonction le 1er décembre.

L'analyste politique Maria Amparo Casar a écrit dans le quotidien Reforma que « désormais, l'opposition devra être prise en compte dans les discussions sur le budget, les réformes judiciaires et plusieurs nominations qui requièrent un vote de la majorité » du Congrès. « Ce n'est pas une mauvaise chose », a-t-elle souligné.

René Torres Ruiz, professeur de sciences politiques à l'Université ibéro-américaine de Mexico, estime que le Congrès sera soumis à une plus grande pression et à une plus grande surveillance extérieure qu'auparavant, à l'époque où le PRI pouvait se servir de sa majorité pour faire adopter des lois pendant des séances législatives nocturnes.

« Le paysage politique du Mexique n'est pas le même en 2012 qu'il l'était en 2000, et encore moins que dans les années 1970 et 1980, quand la pluralité politique était plus limitée », a dit M. Torres Ruiz. « Il y a maintenant des groupes de citoyens, des voix de certains secteurs de la société qui peuvent mettre de la pression sur le Congrès. »

« Il va y avoir une tentation de revenir en arrière, nous allons le voir avec le PRI au pouvoir [...], mais je le répète, le paysage politique a changé comparativement à l'époque où le PRI était le pouvoir dominant », a-t-il souligné.

Associated Press

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