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Réforme pédagogique : un impact imperceptible

Réforme pédagogique : un impact imperceptible
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La première cohorte des étudiants qui ont fait tout leur parcours primaire et secondaire dans le cadre du renouveau pédagogique - la fameuse réforme de l'éducation amorcée il y a 12 ans - est arrivée au cégep à l'automne 2010. Les résultats de leur première session, excluant le français et les mathématiques, ont été dévoilés. Comment les étudiants se comparent-ils à leurs prédécesseurs ?

Les élèves du renouveau pédagogique sont vus comme étant débrouillards, intuitifs, des champions du travail en équipe, mais leurs enseignants trouvent aussi que plusieurs manquent de méthode de travail.

Les premiers résultats du ministère de l'Éducation montrent cependant que les élèves de la réforme ont réussi leurs cours de première session au collégial dans la même proportion que leurs prédécesseurs. Plus de 85 % d'entre eux ont réussi l'ensemble de leurs cours. Les autres avant eux avaient réussi dans les mêmes proportions.

Même en séparant les formations générale et technique, les résultats sont similaires.

Le cégep Édouard-Montpetit fait les mêmes constatations. « Ils sont de bons étudiants, ils sont à leur affaire, ils sont vraiment engagés dans leurs études. La persévérance n'a pas varié », estime la directrice adjointe aux études, Chantal Gariépy. « Les cours les plus difficiles qui étaient ciblés à l'époque le sont encore. »

« On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein », dit la FECQ

On est loin de l'objectif initial : celui d'améliorer l'éducation et de réduire le décrochage, estime cependant Sylvain Mallette, l'un des vice-présidents de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE).

« Nous n'avons pas fait de dégâts, mais la maison n'est pas encore réparée », conclut de son côté le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent, à la lecture de ces chiffres.

Il souligne toutefois qu'on est loin de l'hécatombe appréhendée. L'application de la réforme n'a pas toujours fait l'unanimité, rappelle-t-il . « Souvent il y a eu des personnes qui disaient: "on est en train de sacrifier une génération", alors que ce n'était pas les lectures qu'on faisait sur le terrain. »

« On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein, mais dans un premier temps, je pense que c'est une bonne nouvelle », analyse de son côté le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin.

« Dans un deuxième temps, ce qui va être intéressant, c'est de voir par formation, par cours, comment les étudiants performent. Par exemple, on avait certaines inquiétudes au niveau des mathématiques », poursuit le président de la FECQ.

Ce sont justement les résultats de mathématiques et de français que tous attendent avant de juger de la performance globale des premiers élèves du renouveau pédagogique.

D'après un reportage d'Anne-Louise Despaties

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