Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Frais d'immigraton: Le gouvernement Charest hausse les coûts de 406 $ à 750 $

Frais d'immigraton: Le gouvernement Charest hausse les coûts de 406 $ à 750 $
Shutterstock

MONTRÉAL - Après avoir mis les citoyens à contribution, voilà que le gouvernement Charest fait passer les immigrants à la caisse.

Québec a décidé d'appliquer aux nouveaux arrivants le principe de la «juste part» payée par chacun en leur imposant une hausse tarifaire de 85 pour cent.

Le 1er avril, les travailleurs qualifiés qui veulent s'établir au Québec verront le coût de leur demande de certificat de sélection pratiquement doubler: il passera de 406 $ à 750 $. La mesure a été annoncée discrètement dans le budget déposé mardi par le ministre des Finances, Raymond Bachand.

La somme de 750 $ sera par la suite indexée annuellement. Elle s'ajoute aux 550 $ qu'exige le gouvernement fédéral pour sa portion de l'étude des dossiers.

Dans les documents budgétaires, le gouvernement explique que la hausse permettra de mieux refléter le «coût réel» du traitement des demandes et de «financer l'embauche d'employés supplémentaires par le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles».

Il faudra voir si l'arrivée des nouveaux fonctionnaires permettra de réduire de façon significative le nombre imposant de demandes qui s'est accumulé au cours des dernières années. Selon le président de l'Association québécoise des avocats en droit de l'immigration, Dan Bohbot, on compte aujourd'hui pas moins de 85 000 dossiers en attente, soit l'équivalent de quatre ans de travail.

Le bond du nombre de demandes s'explique principalement par la décision du gouvernement fédéral de resserrer les critères d'immigration en privilégiant 29 professions. Certains des candidats exclus par Ottawa tentent leur chance au Québec, où les règles sont différentes. L'Associated Press rapportait plus tôt cette semaine que des Chinois apprennent le français dans l'espoir d'obtenir un certificat de sélection du Québec, quitte à déménager ailleurs au Canada par après.

Me Bohbot ne croit pas que la hausse des frais affaiblira substantiellement l'engouement pour l'immigration au Québec.

«On s'attend déjà à ce que (les nouveaux arrivants) aient un minimum d'argent quand ils viennent au Canada pour vivre pendant un certain temps sur leurs économies, alors à mon avis, ça n'aura pas un impact énorme, a-t-il souligné. Ce n'est pas ça qui va vraiment empêcher des gens de vouloir immigrer au Canada ou au Québec.»

L'avocat avance même que le gouvernement québécois pourrait avoir intérêt à imiter Ottawa et à resserrer ses critères d'admission afin de réduire le nombre de nouvelles demandes.

Pour l'instant, la politique du gouvernement vise à augmenter le nombre de travailleurs qualifiés formés à l'extérieur du Québec et à faciliter leur intégration par divers programmes. Le but, qui est loin d'être toujours atteint, est de faire en sorte que les nouveaux arrivants puissent travailler dans leur domaine, s'ils réussissent à s'adapter aux normes et pratiques définies par les ordres professionnels québécois.

Cette année, entre 31 000 et 41 000 personnes devraient recevoir un certificat de sélection dans la catégorie des travailleurs qualifiés. La plupart d'entre eux seront par la suite admis au Québec.

Cette catégorie d'immigrants regroupe déjà plus de la moitié de l'ensemble des nouveaux arrivants (autour de 55 000 par année) et Québec veut accroître cette proportion.

Le plan d'immigration 2012 du ministère dirigé par Kathleen Weil indique que Québec veut en plus que, dorénavant, les compétences professionnelles des nouveaux arrivants collent davantage aux besoins du marché du travail. Ainsi, plus de la moitié des requérants au statut de travailleurs qualifiés devront faire la preuve qu'ils ont ce profil pour espérer débarquer au Québec.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.