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Le coût humain du café est inacceptable

Le modèle économique de l'industrie mondiale du café c'est le néo-colonialisme; il perpétue la pauvreté et le coût humain dans les nations productrices de café.
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Travail des enfants dans les régions de production de café
Harvest of Miserty, Telemundo
Travail des enfants dans les régions de production de café

Quand un client se régale d'une tasse de café en Europe, aux États-Unis, au Canada, au Japon, en Corée du Sud ou dans un autre pays développé, il ne soupçonne pas que le profit brut des agriculteurs de café est égal à un centime du prix qu'il a payé. Il faut prendre en compte qu'une tasse de café coûte de 1,50$ et jusqu'à 3,50$. (à lire : Moins d'un centime par tasse de café)

Une large majorité de compagnies de café, et ce en coopération avec des ONGs et des institutions de "développement" des nations développées par exemple: GIZ, USAID, SDA, UK AID, AFD, Spanish Cooperation, etc., trompent les clients en leur faisant croire que le café qu'ils boivent est ÉTHIQUE, ÉQUITABLE et DURABLE (à lire: Le «Commerce Equitable» c'est pas juste)

Quant à l'agriculture du café, la seule chose «durable» c'est la pauvreté et le travail des enfants : « L'aide pour le développement » à l'industrie du café est non-significative, notamment quand on la compare aux milliards de dollars que les pays « donateurs » perçoivent en taxes et dont ils ne reversent qu'une infime partie aux pays producteurs et aux producteurs de café. (A lire : EFE L'Allemagne a ainsi collecté plus de 50 milliards d'euros d'impôts sur le café depuis 1950)

Le modèle économique de l'industrie mondiale du café c'est le néo-colonialisme; il perpétue la pauvreté et le coût humain dans les nations productrices de café.

Le modèle économique de l'industrie mondiale du café c'est le néo-colonialisme; il perpétue la pauvreté et le coût humain dans les nations productrices de café.

Dans l'Accord international sur le café (ICA) de 1983, les représentants des pays producteurs et importateurs se sont mis d'accord sur un prix minimal de 1,20$ la livre et sur un prix maximal de 1,40$. Cet accord de 1983 est ajusté afin de prendre en compte l'inflation et ainsi les prix du café devraient fluctuer entre 2,95$ et 3,44$ par livre, mais en réalité le prix du café actuellement c'est 1,30$ par livre. En fait, le pouvoir d'achat actuel de 1,30$US est égal à seulement 0,53$ de 1983.

Ce prix ne reflète ni la réalité du marché ni le coût de la production, il reflète encore moins la réussite de l'industrie du café qui génère des dizaines de milliards de dollars chaque année en profits et en impôts pour les pays développés. Les prix payés aux agriculteurs n'ont cessé de baisser tandis que les prix que payent les consommateurs pour chaque tasse n'ont cessé d'augmenter. Cette équation inacceptable relègue des dizaines de millions de personnes sous le seuil de la pauvreté, elle détruit la vie de dizaines de millions d'enfants. Plus de 25 millions de familles vivent ainsi sous le seuil de la pauvreté en raison de la situation qui prévaut dans l'industrie du café.

La rémunération des communautés de production de café à un niveau de 10 centimes par tasse, accompagnée d'un partage de la valeur ajoutée de manière transparente, ce n'est pas un acte de charité, c'est un acte de justice.

Vous pouvez consulter le rapport : The Source: The Human Cost Hidden Within a Cup of (Certified) Coffee, The Weather Channel/Telemundo 2017, by the journalists Juan Carlos Frey and Mónica Villamizar.

L'injustice dans l'industrie du café, qui inclut les soi-disant «standards de durabilité», impose comme réponse un nouveau modèle économique dans lequel les consommateurs rémunèrent directement les producteurs et les agriculteurs tout en offrant aux familles la protection sociale qu'elles méritent en raison du fait que chaque tasse de café vendue sur le marché est le résultat du travail et du sacrifice de ces communautés rurales.

C'est pourquoi nous travaillons pour mettre en pratique We Share, un système transparent de partage de la valeur ajoutée avec une rémunération d'au moins 10 centimes par tasse de café vendue dans les pays développés. De cette manière, on peut éradiquer la faim, la pauvreté extrême et le travail des enfants dans les régions de production de café. (À lire: Famine dans les coffee lands)

Tous les garçons et les filles des régions productrices de café devraient avoir accès à l'éducation secondaire et tous les travailleurs devraient être payés de manière à ce qu'ils puissent vivre avec dignité. Amal Clooney, l'épouse de George Clooney, éminente avocate et défenseuse des droits de l'homme, va sûrement être d'accord avec moi, même si le modèle économique des "bosses" de George est néocolonial et porte préjudice à des millions d'enfants qui n'ont personne, comme Amal, pour défendre leurs droits.

La rémunération des communautés de production de café à un niveau de 10 centimes par tasse, valeur partagée transparente, ce n'est pas un acte de charité, c'est un acte de justice.

George, j'attends avec impatience tes 10CentsPerCup (10 centimes par tasse).

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