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Assez de discussions, à quand un projet commun pour Montréal?

Où va-t-on exactement? Il est incompréhensible qu'un représentant de l'OQLF fronce les sourcils pour le mot "pasta". C'est comme vouloir traduire "pizza" ou "Internet" en français. D'autres réglementations sont tout aussi absurdes et montrent le décalage entre le Québec et le reste du monde, comme la nécessité pour tout concours de s'enregistrer à la Régie des Jeux et de payer des droits. À cause de cette exigence, les Québécois sont exclus d'office de compétitions prestigieuses comme le "Google Code Jam 2013", dans la même catégorie que les Nord-Coréens ou les Cubains.
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Depuis quelques mois, les voix se font entendre à propos des politiques linguistiques à Montréal. C'est un sujet qui inspire, que ce soit dans la presse, les médias sociaux, ou dans les bars le soir à Montréal. Le zèle de l'Office Québécois de la Langue Française (ou OQLF) choque, les propositions du Parti québécois mobilisent des milliers de Montréalais sur Facebook, et les éditorialistes du Globe and Mail ou du National Post soulignent l'absurdité du Québec au Canada.

Où va-t-on exactement? Il est incompréhensible qu'un représentant de l'OQLF fronce les sourcils pour "pasta". C'est comme vouloir traduire "pizza" ou "Internet" en français. D'autres réglementations sont tout aussi absurdes et montrent le décalage entre le Québec et le reste du monde, comme la nécessité pour tout concours de s'enregistrer à la Régie des Jeux et de payer des droits. À cause de cette exigence, les Québécois sont exclus d'office de compétitions prestigieuses comme le "Google Code Jam 2013", dans la même catégorie que les Nord-Coréens ou les Cubains.

Le billet de Heri Rakotomalala se poursuit après la galerie

Des amis qui visitaient Montréal récemment avouaient que tout cela ne faisait guère de sens. Pour eux par contre, ce qui ne fait guère de sens, c'est que l'on investit notre énergie et temps sur les discussions linguistiques. Est-ce vraiment là le plus important? On peut croire qu'il y a ici les mêmes tensions communautaires qu'à Jérusalem ou en Chypre. Et pourtant, on sait bien qu'il y a aucune animosité, tout au contraire. Le vrai problème est qu'à force de discussions identitaires, on tourne en rond. Que faire donc?

J'ose croire qu'il peut avoir des grands projets qui peuvent sortir de Montréal, et qu'on puisse ensemble travailler sur ces projets. Dans les quelques dernières années, Montréal s'est affirmé comme une plaque tournante des jeux vidéo, avec les studios les plus créatifs et les plus dynamiques. Montréal n'a aussi rien à envier à New York pour la musique "indie", et Hollywood produit des films chaque année dans des studios montréalais. On entend aussi parler de plus en plus de startups web et mobiles, un phénomène encore récent, mais qui attire de plus en plus de jeunes talents. Et bien sûr, chaque été, des dizaines de millions de personnes visitent Montréal pour assister aux grands festivals internationaux.

Des étudiants collaborent pour mettre en place le premier Montréal Startup Weekend

Pourquoi donc ne pas viser d'être premier au monde en créativité? Je crois que c'est une belle proposition qui peut tous nous unir. Avec nos différences et notre diversité, je crois que l'on peut attirer des artistes et innovateurs avec des idées qui peuvent changer les attitudes, améliorer des vies, et à leur manière dignes de changer le monde.

Ne vous méprenez pas, je pense que le français devrait être la première langue à Montréal, et que le Québec doit être fier de garder cette langue vivante et forte. Mais faisons en sorte que ce soit une force qui nous propulse encore plus de l'avant, et non une barrière. Par exemple, j'ai collaboré récemment pour un studio photo montréalais créatif. Les clients et partenaires parlaient tous une langue différente, mais au lieu d'en faire un cas, on a recherché comment on peut trouver des complémentarités.

Pareillement, on vise à faire de Montréal la première ville au monde en projets de sociofinancement, via un événement nommé Crowdfund Night. La moitié des participants ou organisateurs y sont anglophones, mais on en fait une force plutôt qu'une barrière. Ce ne sont que des exemples, mais qui démontrent qu'il est possible de choisir entre les discussions éternelles ou un projet de construction commun. Et vous, que faites-vous?

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